La bipartite, qui s'ouvre demain au Palais du gouvernement, est porteuse de bonnes nouvelles pour deux catégories de travailleurs. Des sources proches de la Centrale Ugta, jointes hier par téléphone, nous ont confirmé que le secrétariat national s'est réuni ce même jour en vue de mettre les touches finales aux différents dossiers devant être débattus ce jeudi en bipartite avec le gouvernement. La veille, le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, avait eu une rencontre décisive et «concluante», nous dit-on encore, avec son vis-à-vis, le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Nos sources peuvent déjà annoncer que «la hausse dans les régimes indemnitaires des corps communs de la fonction publique sera de 20% au moins». Il est vrai, admet-on, que la revendication première concernait une hausse de 45%. Mais avec ces 20% seulement, les conséquences sur le budget national sont de l'ordre d'une vingtaine de milliards de dinars. Mieux, la Centrale a accepté de «tempérer» quelque peu cette revendication alors qu'elle sait qu'elle a le vent en poupe depuis son débrayage national réussi du mois de février passé, mais aussi à l'approche de la présidentielle et des concessions que le pouvoir se voit contrait de faire sur le plan social. Elle a agi de la sorte, expliquent nos sources parce que le gouvernement s'est engagé dans le même temps à honorer les salaires impayés de quelque 70.000 travailleurs qui n'ont pas perçu leurs traites mensuelles depuis une année au moins. Une bonne nouvelle en perspective pour ces dizaines de milliers de familles littéralement réduites à la mendicité alors que les pouvoirs publics avaient déjà pris le ferme engagement d'éponger l'ensemble des salaires impayés avant le début du mois de ramadan... passé. Il convient aussi de souligner que ces hausses dans les régimes indemnitaires concerneront près d'un million de travailleurs alors que les autres employés de la fonction publique avaient déjà obtenu des augmentations salariales conséquentes à la suite de la bipartite du mois de septembre passé. Nos sources ajoutent qu'«une tripartite est attendue dans le mois qui suit». Des contacts avancés, en effet, ont eu lieu entre le patronat et le chef du gouvernement. A ce propos, comme rapporté initialement dans une précédente édition, le Snmg (Salaire national minimum garanti) devrait atteindre la barre des 10.000 dinars alors qu'il se trouve actuellement à 8.000 dinars. Il est vrai que l'Ugta revendique 15.000 dinars. Mais les syndicalistes demeurent réalistes puisque ces hausses toucheront l'ensemble des secteurs d'activité du pays, y compris le secteur privé. En tout état de cause, cette rentrée sociale s'annonce porteuse de nombreuses bonnes nouvelles en faveur du monde du travail. Il s'agit, disent des sources au fait des pratiques du sérail, d'une des cartes maîtresses dont compte se servir le chef de l'Etat dans sa campagne pour décrocher un second mandat présidentiel...