Le Snmg, selon toutes les probabilités, pourrait dépasser la barre des 10.000 dinars. De part et d'autre de la «ligne de front social», on n'hésite pas à afficher une satisfaction. Il faut croire que la rencontre de trois heures et demie qui a regroupé lundi soir, le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, et le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, a permis d'aplanir une bonne partie des ultimes divergences existant encore entre l'Exécutif et son principal partenaire social. C'est désormais officiel. C'est sur demande instante de la Centrale Ugta, à cause du terrible séisme du 21 mai dernier, que le gouvernement a décidé de reporter la rencontre bipartite au début du mois de septembre prochain. Celle-ci, faut-il le rappeler, était prévue pour le mois courant. Les deux parties semblent satisfaites de ce report, intervenu à point nommé pour finaliser, comme il se doit, les six dossiers en instance entre les deux partenaires. Dans une déclaration faite à l'issue de cette rencontre, le Chef du gouvernement avait indiqué que «nous nous préparons à cette prochaine échéance avec optimisme d'autant que nous ne sommes pas deux parties adverses. Chacun de nous joue un rôle : l'Ugta joue celui de représentant des travailleurs et nous, celui de représentant de l'intérêt général». Sidi Saïd n'a pas démenti ces propos puisqu'il a, à son tour, soutenu que «la rencontre était fructueuse, fraternelle et empreinte de transparence», ajoutant que «les débats se sont déroulés entre partenaires et non, entre adversaires». Le plus important des dossiers, sans doute, sera celui de la révision à la hausse du Snmg. Des sources proches de la Centrale, jointes hier par téléphone à l'issue d'une réunion du secrétariat national de l'Ugta, affichent un certain optimisme puisque, nous dit-on, «le principe d'aller vers un salaire minimum supérieur à 10.000 dinars est déjà acquis». Reste donc à savoir quel sera le montant de cette hausse puisque la Centrale, on s'en souvient, avait indiqué, dans une très sérieuse étude, que «le minimum vital pour une famille de cinq personnes est d'un peu plus de 22.000 dinars par mois». S'agissant des corps communs de la Fonction publique, non concernés par les récentes et importantes augmentations, il ne fait désormais pas de doute qu'ils vont bénéficier, à leur tour, de hausses significatives dans leur régime indemnitaire, puisque un consensus est en passe d'être trouvé, nous ont indiqué, hier, des sources dignes de foi. Idem pour les modalités d'accession au logement social pour les travailleurs, puisque aussi bien la formule, les conditions que les démarches doivent être révisées à l'issue de la future bipartite. Le report de celle-ci, il faut le dire, tombe à point nommé, puisque sa tenue interviendra à quelques semaines à peine de l'ouverture officielle de la campagne présidentielle. Avec tous les acquis censés en découler de facto, il ne fait aucun doute que les partisans du Président, si ce dernier devait se représenter pour un second mandat, s'en serviraient dans leurs discours et slogans électoraux alors que ses adversaires, au contraire, y verraient simplement une autre manoeuvre électorale. Nos sources, proches des dirigeants de l'Ugta, refusent d'entendre parler de ce genre d'approches qu'ils qualifient de «tronquées». «Notre seul objectif est de satisfaire le maximum des revendications formulées par la base des travailleurs». C'est pourquoi, d'ailleurs, deux points contenus dans la plate-forme des revendications liées à la grève de février dernier ont été ajoutés aux quatre points initialement inscrits à l'ordre du jour de cette rencontre. Nous y reviendrons.