Lors de la grande épopée libératrice, un moudjahid, un vrai qui était monté au maquis avec un but, un objectif: obtenir la libération de la patrie, me disait un jour de décembre 1956: «Vois-tu, petit, ce qui vous attend dans l'Algérie libérée est pire que ce qu'on a vécu sous l'occupant!». Quelques années plus tard, les prédictions du combattant de la liberté, aujourd'hui chahid, se réalisent au-delà de toute crainte. Après plusieurs décennies de règne de la pensée unique, l'Algérie est soumise au diktat des fous de Dieu et maintenant aux dures lois de ceux qui nous gouvernent à partir des bureaux capitonnés. La liberté d'expression est aujourd'hui au coeur des débats. Une liberté jamais concédée, mais plutôt arrachée au prix de sacrifices immenses et de lutte, chaque jour recommencé. Ainsi, et après les assassinats de plusieurs journalistes par les criminels «fous de Dieu», voici venu le temps des harcèlements par les pouvoirs publics. Gestion à la petite semaine de la liberté de dire, de rapporter l'événement et surtout de le commenter. Le pouvoir ou plutôt les hommes au pouvoir, utilisent tour à tour, l'arme publicitaire, la suspension par oukase et même l'appareil judiciaire. Cela à telle enseigne que pour un journaliste, aujourd'hui, il n'y a aucun autre choix que de tomber sous les balles assassines des terroristes ou aller tout droit en prison. Quand par chance, ce n'est ni l'un ni l'autre, alors c'est tout simplement, son outil de travail qui est menacé, et lui menacé par le chômage! Notre journal est jeune, il n'a pas encore soufflé sa troisième bougie que déjà son existence est menacée! Et pourtant, Dieu sait, combien l'équipe rédactionnelle, pénétrée des principes de la déontologie, faire attention à ne rapporter que l'événement, sans s'adonner aux commentaires, qui parfois, blessent et les hommes et les . Ce métier nous le comprenons ainsi, même si nous respectons toutes les autres lignes. Nous avons fait de la vérité notre credo! Quitte pour cela à nous faire quelque peu mal voir par les adeptes des lignes boute-feux! Mais, que pensez-vous qu'il nous arriva! Contrairement au dormeur du Val, le serpent nous a piqués et jamais il ne creva. Mieux, c'est l'Expression que l'on senble ne plus vouloir sur les étals. Mais l'équipe a fait le serment de ne jamais quitter le navire et justement parce que le bateau est en pleine tempête, mais elle fera tout pour le ramener à bon port. Certes, cela ne plaira pas à tous surtout ceux qui «comptent» comme l'on dit en langage populaire! Un jour ou l'autre, le plus tôt possible, quitte à y aller de nos pauvres salaires, la «rançon» sera entièrement payée et nous réoccuperons alors, notre place, toute notre place et retrouverons nos lecteurs. Nous affirmons aussi que l'équipe de L'Expression n'est animée d'aucune espèce de haine, à part le mépris qu'elle a pour la bêtise, et la hargue. Elle reviendra plus forte et plus soudée que jamais, au service de la liberté d'informer! Pour l'heure, c'est bonjour tristesse!