Le plus vieux parti compte sur le charisme de son secrétaire général pour prouver son autonomie. Au moment où une instance exécutive parallèle, sous la présidence du ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, vient de voir le jour pour invalider les résolutions du VIII congrès, le parti majoritaire, et à travers une résolution organique et politique du comité central exhorte le secrétaire général, Ali Benfis, à annoncer officiellement sa candidature à la prochaine présidentielle. Cette résolution est adoptée à la majorité par les 250 membres du CC ayant assisté à la 2e session ordinaire du parti laissée ouverte à la veille du congrès extraordinaire devant valider la candidature de Ali Benflis par le bureau politique. A ce sujet le comité central a délégué le bureau politique à adopter une date au congrès extraordinaire en fonction du programme du secrétaire général du parti conformément à l'article 48 des règlements intérieurs du parti. Dans sa résolution politique, le plus vieux parti a rappelé que les militants déploient de grands efforts menant aux voies de la modernité du parti et son renouveau visant à construire les fondements d'un parti moderne fort de ses relais dans le tissu social et de ses multiples légitimités. «Un parti qui se veut l'instrument d'un véritable changement et qui constitue une base populaire et sociale viable pour l'exercice du pouvoir car la sortie de crise de l'Algérie est conditionnée par l'élargissement de la base sociale du pouvoir» a tenu à rappeler Ali Benflis dans son allocution d'ouverture tout en se référant aux résolutions adoptées lors du VIIIe congrès. Au cours de cette session plusieurs thèmes ont été à l'ordre du jour. D'emblée le secrétaire général du parti a tenu à condamner les tentatives de déstabilisations orchestrées «par des sphères de l'administration centrale» tout en exprimant une certaine assurance que le FLN est inébranlable et qu'il saura survivre à toute manoeuvre déstabilisatrice. En outre, pour Ali Benflis ces agissements constituent un danger non seulement pour le parti mais aussi pour le processus démocratique et le pluralisme politique dans le pays. Fidèle à l'image de sagesse qu'il tente de se forger, Ali Benflis a refusé de commenter le phénomène de la «dissidence» en déclarant lors d'un point de presse «c'est à la justice de prendre ses responsabilités devant l'histoire». S'agissant de la position du parti face à ces évènements, M.Benflis a déclaré «nous nous comportons en pareille situation avec discernement, clairvoyance et perspicacité afin de préserver l'essence à savoir l'unité du peuple et la garantie de la stabilité des institutions de l'Etat». La même attitude de silence a été prônée par Ali Benflis au sujet du congrès parallèle qui s‘est tenu à Djelfa et qui a vu l'intronisation de Abdelaziz Belkhadem. Une attitude loin d'être du goût de plusieurs membres du comité central qui auraient aimé prendre une option plus radicaliste. Revenant sur les événements de Kabylie, le secrétaire général du FLN a réaffirmé la position de son parti en faveur du dialogue afin de «concrétiser la plate-forme d'El Kseur dans le but de restaurer la quiétude et la confiance dans le coeur de tous les Algériens», précisant que cette plate-forme «est digne d'intérêt car elle concerne les bases de la bonne gouvernance et la bonne gestion des affaires» a-t-il conclu.