La chef d'orchestre Zahia Ziouani (au centre) Cette soirée d'ouverture a bel et bien démontré que la musique symphonique commence à prendre forme et s'affirmer inéluctablement dans un espace musical qui, lui, était jusqu'alors clos La musique symphonique, cette grande inconnue, qui peine à s'affirmer dans le champ musical algérien, vient de dévoiler ses potentialités artistiques de haute facture. En effet, lors de l'ouverture de cette 3e édition du Festival culturel international de musique symphonique le 8 décembre dernier au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, ses initiés ont effectivement rivalisé avec des musiciens de divers pays ayant participé conjointement pour former un ensemble multinational exceptionnel. Apres une brève allocution de bienvenue de M.Bouazzara, commissaire du festival, en présence de Mme la ministre, Khalida Toumi, le coup d'envoi de cette 3e édition a été officiellement donné à 18h30. Le premier orchestre à investir la scène fut le trio polonais de Tytus Wojnowicz. C'est dans une salle archicomble que ce trio composé de Tytus Wojnowicz au hautbois, Leszek Wachnik au basson et Bartosz Bednarczyk au piano, interpréta des compositions de Frédéric Chopin et de Francis Poulenc, étalant toute sa classe qui dénote combien cette forme de musique a atteint son apogée dans un pays où l'art fait partie des moeurs de ses habitants. Ce trio est formé à la prestigieuse Académie de musique F. Chopin à Varsovie, comprenant des facultés propres à chaque instrument. L'aisance avec laquelle ce trio s'est illustré a soulevé l'admiration des spectateurs visiblement ravis. Ensuite ce fut le tour de l'Orchestre symphonique national comprenant en son sein des musiciens espagnols, polonais et français réunis pour la circonstance comme ce fut le cas lors des précédentes éditions. Pas moins de soixante musiciens tous instruments confondus, ont littéralement occupé la scène qui semblait par moment être exiguë. Certains musiciens appartiennent à l'orchestre symphonique «Divertimento» de France, ayant tissé d'étroites relations de partenariat artistique avec notre ensemble national dirigé par la maestro Zahia Ziouani. D'ailleurs, dès l'apparition sur scène de cette dernière, la salle a vibré aux applaudissements très soutenus et youyous qui fusaient de partout. Accompagnée par la soliste au piano, elle dirigea de main de maître tout cet ensemble, tenant sa baguette entre ses doigts, affichant une expression gestuelle digne de grands maîtres; interprétant tour à tour des compositions de Frédéric Chopin (le compositeur par excellence), Vincenzo Bellini, (Concerto pour hautbois interprété par Tytus Wojnowicz) Maurice Ravel (dont son fameux Boléro) et Leonard Bernstein (West Side Story) sans oublier bien sûr la composition Djurdjura de feu Abdelwaheb Salim sur un rythme de l'Achwiq endiablé tel qu'on le connaît. Zahia Ziouani semblait être une partition vivante, tant les musiciens obéissaient à chacun de ses mouvements. Cette soirée a bel et bien démontré que la musique symphonique commence à prendre forme et s'affirmer inéluctablement dans un espace musical qui lui était jusqu'alors clos.Cette superbe soirée a su captiver toute l'attention de l'auditoire qui sûrement, lui, était totalement acquis.Tytus Wojnowicz ainsi que quelques solistes, et bien entendu notre éminente chef d'orchestre, Zahia Ziouani, se sont vu remettre des gerbes de fleurs et des distinctions de la main de Khalida Toumi, pour la maîtrise de cet art eu égard à la complexité de ses partitions. Les autres soirées s'annoncent époustouflantes.