Le ministre du Commerce réussira-t-il là où ses prédécesseurs ont échoué? Qui dit fin d'année, dit bilan. Voyant son bilan négatif sur tous les points, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, veut en un mois sauver les meubles. En effet, Benbada vient d'annoncer la tenue, dans l'intervalle d'un mois, de deux événements capitaux pour l'avenir économique du pays. Il s'agit du 7e round des négociations sur le démantèlement tarifaire et de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Pour ce qui est de la première annonce de Benbada, à savoir, le 7e round des négociations sur le démantèlement tarifaire, ce sera pour le mois de janvier prochain. «Le 7e round (des négociations) se tiendra en janvier et j'espère qu'il nous permettra de trouver un terrain d'entente», a déclaré M. Benbada en marge d'une journée d'information sur la nouvelle stratégie de communication de son département. Il a également assuré que l'Algérie avait «déjà accompli l'essentiel du chemin de ces négociations qui portent notamment sur le report de 2017 à 2020 de la date de création d'une zone de libre-échange entre les deux parties». Confiant dans ses propos, le ministre a écarté le fait que les négociations Algérie-UE allaient être impactées par les effets de la crise financière en Europe. «Les négociations sur le démantèlement abordent des aspects techniques qui donnent à l'Algérie la chance de réaménager les délais et les seuils et par conséquent, une chance supplémentaire aux entreprises algériennes pour mieux se préparer à l'ouverture», a expliqué le ministre. La confiance de Benbada n'est-elle pas abusive, au moment où l'Union européenne risque l'implosion? Connaissant le personnage qui a maintes fois promis de réguler le marcher algérien, en vain, on a de quoi s'inquiéter quant à l'aboutissement de ce 7e round qui, faut-il le rappeler, a été précédé d'un 6e en juillet dernier à Alger lequel n'avait pas abouti à un accord final sur le volet industriel. Le ministre du Commerce a aussi fait savoir que la révision du calendrier du démantèlement tarifaire sera examinée lors de la prochaine réunion du Conseil d'association Algérie-UE, prévue le 16 du mois en cours. «Il y aura une réunion du comité d'association qui va évaluer évidemment l'application de l'accord et examiner aussi l'avancement des négociations autour du démantèlement», a-t-il affirmé. Le 16 décembre sera une date décisive pour l'avenir économique du pays. Vu qu'à la même date il sera question de l'accession de l'Algérie à l'OMC. «Le 11e round des négociations multilatérales pour l'accession de l'Algérie à l'OMC, qui sera probablement le dernier, va se tenir lors de la prochaine conférence ministérielle de l'organisation, prévue le 16 décembre à Genève», a assuré le ministre du Commerce. «Ce nouveau pas dans le long parcours d'accession à l'OMC, entamé par l'Algérie il y a plus de dix ans, devrait être enfin franchi à la faveur de la désignation, jeudi dernier, du nouveau président du groupe de travail sur l'Algérie au sein de l'organisation, un poste vacant depuis plusieurs mois», a-t-il poursuivi. «Il s'agit de l'ambassadeur permanent de Belgique auprès de l'OMC (Genève) qui a été désigné le 1er décembre, à l'occasion de la tenue du conseil général de l'OMC, comme président du groupe de travail Algérie», a-t-il précisé. «Je vais le rencontrer le 15 ou le16 décembre à Genève en marge de la conférence ministérielle de l'OMC et nous allons arrêter ensemble l'agenda du 11e round des négociations multilatérales», a souligné Benbada. A signaler que l'Algérie attend toujours la réponse de ce groupe de travail concernant les 96 questions auxquelles elle avait répondu en 2010. Après avoir présenté sa demande d'accession en 1987, l'Algérie s'est engagée réellement dans les négociations multilatérales et bilatérales à la fin des années 1990. Depuis, elle a répondu à plus de 1600 questions des membres de l'organisation et participé à 10 rounds de négociations dont le dernier remonte à janvier 2008. Toutefois, quelques points de divergence bloquent encore ces négociations depuis près de quatre ans. Il s'agirait de divergences sur des questions sensibles comme l'alignement graduel du prix du gaz naturel sur celui appliqué sur le marché international et aux réformes en Algérie. Benbada s'est donc tracé deux objectifs primordiaux à réaliser avant l'année prochaine. Des objectifs qui permettront de donner une nouvelle dimension à l'économie algérienne. Toutefois, une question reste posée: en a-t-il les moyens?