Rostam Ghassemi, ministre iranien du Pétrole La 160e réunion ministérielle de l'Opep, qui se tiendra mercredi à Vienne sous la présidence iranienne, sera marquée par des rappels à l'ordre. L'Algérie, qui estime que la crise de la dette européenne va impacter les prix du pétrole, joindra très probablement sa voix à celle de la République islamique d'Iran. Les «Faucons de l'Opep» (Iran, Venezuela et Algérie) défendront bec et ongles leurs intérêts: un prix du baril du pétrole autour des 100 dollars. Tandis que d'autres pays inondent le marché pour maintenir les cours de l'or noir à un niveau plus bas, selon les voeux des pays consommateurs. Ce qui a provoqué le mécontentement du ministre iranien du Pétrole. Il le fait savoir. «L'Iran est opposé à une augmentation de la production des pays de l'Opep et souhaite également que cesse la surproduction de certains pays décidée après la sortie du pétrole libyen du marché», a indiqué Rostam Ghassemi dans une déclaration rapportée par l'agence Shana. La remarque visait l'Arabie Saoudite et le Koweït qui ont augmenté leur production de manière unilatérale pour faire face au déficit du pétrole libyen suite à la crise qui a sévi dans ce pays pour mettre fin, de façon dramatique, à plus de quarante ans de règne de Mouamar El Gueddafi. L'ex-leader de la Jamahiriya a été abattu le 20 octobre 2011 à Syrte. Pour rappel, Téhéran avait déjà mis en garde Riyad, pour avoir fait cavalier seul, soupçonnant même cette initiative. La défection du pétrole libyen ne serait qu'un prétexte. Le Royaume wahhabite roulerait pour les pays occidentaux, gros consommateurs d'or noir, partisans d'un baril de pétrole bon marché. «Si un pays évoque une hausse de la production, on ne sait pas si cette hausse compensera la chute de la production en provenance de Libye. Il vaut mieux pour les membres de l´Opep faire preuve de retenue, et ne pas être hâtifs», avait déclaré, l'ex-ministre iranien du Pétrole, Massoud Mir Kazemi, au mois de février 2011, dans une dépêche répercutée par l'agence de presse officielle iranienne, Irna. Selon les statistiques fournies par l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la production de l'Arabie Saoudite, premier producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, a tourné autour des 9,34 millions de barils/jour au troisième trimestre de l'année 2011, contre 8,13 mb/j en 2010. Au mois d'octobre, elle avait atteint 9,15 mb/j, dépassant de plus de 1 million de barils par jour le quota qui lui avait été fixé (8,05 mb/j). Ce qui n'a, malgré tout, pas empêché le baril de pétrole de se maintenir près de la barre symbolique des 100 dollars pour le «Light Sweet Crude» à New York et bien au-dessus pour le brut de la mer du Nord. Un niveau que certains pays de l'Opep, à l'instar de l'Algérie, continueront à défendre. Le représentant de l'Iran à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a tout de même prévenu contre une baisse de la demande mondiale de pétrole au second trimestre de l'année 2012. «Les membres de l'Opep doivent être vigilants quant à une chute éventuelle de la demande en pétrole brut l'année prochaine», a prévenu, samedi, Mohammad-Ali Khatibi dans une déclaration reprise, dimanche, par le journal Tehran Times. «Nous ne devrions pas permettre qu'il y ait une offre excédentaire sur le marché», a-t-il recommandé. Les Iraniens auront l'occasion de le dire les yeux dans les yeux aux Saoudiens le 14 décembre à Vienne en Autriche pour le dernier sommet de l'Opep de l'année 2011...