Le précédent plafond de production s'élevait à 24,84 mbj. En dépit du ralentissement de la demande mondiale de brut, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), réunie en sa 160e session mercredi à Vienne, a fixé, par consensus, un plafond de 30 millions de barils par jour (mbj), son plus haut niveau depuis 3 ans. pour l'offre conjuguée de ses onze membres (hormis l'Irak). «Ceci correspond à peu près à leur niveau de production actuelle», a annoncé à Vienne le ministre vénézuélien de l'Energie et du Pétrole, Rafael Ramirez. Ce plafond comprend l'offre de brut de l'Irak, qui jusqu'alors était exempté des quotas de production du cartel, fixés à 24,84 mb/j depuis trois ans pour les onze autres pays membres. «Chaque pays ajustera sa production pour s'adapter au retour du brut libyen», a ajouté M.Ramirez. Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, avait estimé peu auparavant, que le marché pétrolier «est équilibré», laissant entendre que l'Algérie n'allait pas défendre à Vienne une hausse de la production. Les pays membres de l'Opep, qui produisent 35% de pétrole, ont ainsi examiné l'état actuel du marché, à la lumière des derniers développements de la crise financière dans la zone Euro, le retour de la production de la Libye et le respect des quotas de production par les pays membres. D'autres questions liées à la discipline de production ont aussi fait l'objet d'un examen. S'exprimant à travers l'Agence Internationale de l'énergie (AIE), les pays consommateurs jugeaient que les cours actuels du brut représentaient un «risque majeur pour la reprise économique dans le monde». L'AIE avait estimé que l'offre réelle des pays de l'Opep s'élevait en novembre à 27,97 mb/j. Alors que l'Opep s'acheminait, selon des analystes, vers le maintien de son plafond de production, de 24,84 mbj depuis janvier 2009, le ministre saoudien du Pétrole Ali Al-Nouaïmi jugeait, avant le début de la réunion, que le marché actuel est «équilibré», ajoutant «ne pas être inquiet» pour les perspectives de la demande. Le ministre avait également expliqué que «l'offre saoudienne ne dépendait pas de l'ampleur de la production libyenne», laquelle a redémarré avec vigueur depuis septembre. L'Arabie Saoudite avait décidé unilatéralement, rappelle-t-on, d'accroître sa production à partir de mai pour compenser la déficience du brut libyen. Le secrétaire général de l'Opep, Abdellah Salem El Badri, avait de son côté écarté les craintes sur l'approvisionnement mondial de pétrole. La Libye est le seul pays pétrolier dans la région, secoué par ces événements et, sa production devrait toutefois reprendre à la fin du premier semestre 2012 à 1,58 mbj, a-t-il ajouté. L'Arabie Saoudite, qui avait décidé unilatéralement d'accroître sa production à partir de mai pour compenser la pénurie du brut libyen, a produit plus de 10 mb/j en novembre, soit bien plus que les 8,55 mbj du premier trimestre de l'année. La Libye, qui produit actuellement un million/bj, projette d'accroître, dans les années à venir, sa capacité de production pétrolière à 2 ou 2,2 mbj contre environ 1,67 mbj avant le conflit, a annoncé avant la réunion mercredi son ministre du Pétrole, Abdelrahmane ben Yazza. La production libyenne, qui s'était quasiment interrompue durant le conflit, a redémarré en septembre et a dépassé en novembre les 600.000 bj. Le pays table sur une production de 800.000 barils d'ici la fin de l'année.