Bouteflika a reconnu l'échec des différents mécanismes installés depuis 1995. Le président Bouteflika a procédé hier, à la résidence El Mithaq, à l'installation du mécanisme ad hoc de prise en charge de la question des disparus. D'emblée, le président a tenu à préciser que ce mécanisme n'a pas pour mission d'enquêter sur ce dossier. «Il y a lieu de préciser que le mécanisme ad-hoc ne peut être conçu comme une commission d'enquête qui se substituerait aux autorités administratives et judiciaires compétentes», précise-t-il. Ce mécanisme qui a un mandat de 18 mois, et qui sera comme «un intermédiaire entre le pouvoir et les familles concernées», aura pour mission d'identifier les cas d'allégation de disparition, sur la base de l'ensemble d'informations déjà recueillies et celles résultant, d'une part des actions qu'il aura à mener et à faire entreprendre par les autorités compétentes et de toutes les recherches nécessaires pour localiser les personnes déclarées disparues. Ce mandat portera également sur information des familles des personnes déclarées disparues, du résultat des recherches entreprises, ce mécanisme prévoit enfin, l'élaboration en liaison avec les autorités publiques, des mesures d'aide et d'indemnisation au profit des ayants droit des personnes disparues. Il pourra dans le cadre de sa mission et dans sa formation ad hoc, recevoir tout témoignage utile, solliciter toute information et demander tout document utile à l'exécution de sa mission. Les travaux du mécanisme devront être sanctionnés par l'élaboration d'un rapport général, qui comportera entre autres les recommandations jugées utiles pour le règlement de la question. Outre son président, cette structure est composée de six autres membres choisis parmi la société civile et les organisations nationales et professionnelles (un juriste, un avocat, un médecin, un journaliste de la presse indépendante le président du Croissant-Rouge, et un parlementaire). La question qui se pose aujourd'hui est comment «un mécanisme» pourrait-il pallier ces «échecs». D'une autre manière que pourra-t-il apporter pour cet épineux dossier, qui mine depuis une décennie les relations entre le pouvoir politique et les milliers de familles des disparus. Cette installation, pour rappel, intervient au moment où le dernier rapport d'Amnesty International a, une fois de plus, épinglé notre pays, accusé de ne pas joindre l'acte à la parole en matière de «vérité» et de «justice», notamment à propos de l'épineux dossier des disparus. Mais il y a lieu de noter que les représentants de ces familles, comme les associations des disparus et des victimes du terrorisme ont brillé hier par leur absence. S'agit-il d'un refus pur et simple de ce mécanisme?