Enième tentative Ksentini demande plus de prérogatives pour tenter de venir à bout de ce dossier brûlant. Hier, à la résidence El-Mithaq, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a procédé à l?installation de la commission portant le nom de «Mécanisme ad hoc de prise en charge de la question des disparus». La mise en place de cet organisme, présidé par M. Ksentini et composé de six membres, intervient après la proposition faite le 31 mars 2003 dans le rapport établi par la Commission consultative nationale de la promotion et de la protection des droits de l?Homme, dirigée par Ksentini lui-même. «Dans le rapport annuel remis au président de la République, nous avons signalé que le problème des disparus restait suspendu tant il existait un problème de statuts et de prérogatives», annonçait Ksentini qui n?omet d?ailleurs pas de tirer à «boulets rouges» sur le rapport d?Amnesty International rendu public, mardi dernier, et à travers lequel il est mentionné que «la situation des droits de l'Homme en Algérie reste très préoccupante même si elle s'est améliorée». Le chargé de la question des disparus estime dans ce sens que «l?ONG ne vise qu?à faire un croc-en-jambe aux initiatives déjà entamées». Cette nouvelle commission est un centre de gestion de l?affaire et non une commission d?enquête. «La dimension humaine de ce dossier appelle, de toute évidence, une intervention de l?Etat qui doit plus que jamais assumer ses responsabilités avec sérénité et faire face à cet aspect dramatique de la tragédie nationale», déclarait Bouteflika. Revenant sur le rapport d?Amnesty International, Ksentini infirme le chiffre effarant de 18 000 disparus. «C?est absolument faux. Il n?y a aucune preuve pour faire de telles allégations. Au niveau du ministère de l?Intérieur, il existe 4 952 dossiers à traiter, alors qu?au niveau de notre commission, le chiffre s?arrête à 4 300 dossiers uniquement», conclut-il. Les missions de la nouvelle structure se base sur trois axes primordiaux : le premier consiste à l?identification des allégations de disparitions, le deuxième concerne l?information des parents des disparus et le troisième a trait, en nette collaboration avec les pouvoirs publics, aux modalités des mesures d?assistance et d?indemnisation au profit des ayants droit.