toute la population viendra soutenir les 12 sinistrés durant le procès, affirment les citoyens outrés par la répression policière. Ils devront être jugés aujourd'hui par le tribunal de Boumerdès après leur mise en détention préventive à la prison d'El-Harrach, jeudi dernier. A rappeler que ces derniers ont été interpellés par les forces de police lors du mouvement de protestation devant le siège de la wilaya. A l'origine de ce mouvement, une liste d'attribution de logements sociaux situés dans la commune de «Figuier» lesquels ont été squattés, durant la matinée par les sinistrés des camps de toile. Si les citoyens de Boumerdès «remettent en cause la composante de cette liste», les sinistrés eux, étaient venus «interpeller les autorités afin de convoiter des réponses aux multiples interrogations sur les raisons qui les ont poussés à reloger durant la même nuit, des célibataires et autres personnes n'ayant aucun lien avec les sinistrés» En d'autres termes, la majeure partie des citoyens que nous avons rencontrés sur place, ont accusé le président de l'APC «d'avoir distribué ces logements à des personnes de son entourage avec la complicité des comités de quartiers qui se sont servis en premier lieu», ajoutant «pourquoi l'APC a choisi ce moment pour distribuer d'abord les logements et ensuite afficher la liste?». Devant l'APC, un grand nombre de citoyens se sont attroupés. La tension montait progressivement et certains groupuscules «condamnent la brutalité policière envers les citoyens interpellés». Des jeunes nous apostrophent pour «dénoncer le s de ces derniers». «Les jeunes sinistrés interpellés qui étaient venus demander des explications aux autorités ont perdu patience devant la provocation des policiers dépêchés en grand nombre sur les lieux». «Mario (pseudonyme d'un des sinistrés arrêtés) a été violemment rossé sous le regard des citoyens. Les coups pleuvaient et nous avons vu du sang partout», témoignent les jeunes révoltés par la sauvagerie dont ont fait preuve les services de police vis-à-vis des personnes arrêtées. Poursuivant leurs témoignages, les jeunes évoquent «la traque et les menaces proférées par les policiers». «Ce n'est pas fini, nous vous jetterons tous en prison», lançaient les policiers à l'endroit des jeunes qui fuyaient dans la confusion qui a suivi la dispersion de la foule qui s'était amassée. Durant la journée du lundi, des citoyens, amis et voisins se sont rendus à la prison d'El-Harrach pour tenter de rendre visite aux prévenus. «La plupart d'entre eux ont tout perdu lors du séisme, même leurs parents» grogne un septuagénaire qui «espère que la justice fera montre de clémence et tiendra compte des circonstances atténuantes et gravissimes qui ont amené ces citoyens à perdre patience et décider de squatter les logements». La justice tiendra-t-elle compte du préjudice moral et physique enduré par les citoyens sinistrés par la faute de l'incompétence et l'incapacité des autorités à faire face à la prise en charge des citoyens. Au vu des vicissitudes endurées et des circonstances dans lesquelles ont été arrêtés les 12 sinistrés, il est une certitude que le dossier des prévenus ne va pas laisser indifférents les magistrats de Boumerdès et pour cause certains de leurs confrères figurent parmi les sinistrés. Une raison qui poussera sûrement les magistrats à faire preuve de clémence envers les 12 prévenus. Il est sûr que la population sinistrée de Boumerdès se mobilise dans la perspective de se rendre en masse au tribunal dans le but de soutenir les sinistrés emprisonnés. Au vu de cette mobilisation grandissante, les forces de l'ordre redoubleront de vigilance et de brutalité en cas de mouvement de protestation des citoyens dans le désarroi et l'expectative. «Nul ne peut savoir la tournure que prendra le procès», lance avec animosité, un jeune sinistré qui ajoute «nous n'avons plus rien à perdre après avoir perdu nos familles et tous nos biens». Une déclaration dénotant la grogne ressentie envers le pouvoir et que tous les citoyens essayent plus ou moins de cacher, mais jusqu'à quand?