Les yeux seront braqués sur l'attitude des élus parlementaires du parti majoritaire, sollicités de toutes parts. En effet le contexte de cette reprise reste inédit à plus d'un titre pour ce qui est de l'attitude des partisans de Ali Benflis du fait de la menace prônée par les élus FLN de rejeter les projets de loi, ou tout au moins les ordonnances présidentielles, en dépit des assurances données par le secrétaire général du parti de voter «pour les projets de loi utiles pour le pays, l'Etat et le peuple, mais on sera forcément contre ceux qui contrediront les besoins et les choix du peuple ainsi que le fonctionnement des institutions». Bien que fort de ses 200 députés, le FLN semble refuser cependant de faire quoi que ce soit qui pourrait porter atteinte aux institutions de l'Etat ou provoquer leur blocage. «L'esprit dirigeant de notre parti refuse de penser à détruire les institutions de l'Etat ou à leur causer des blocages de quelque nature qu'ils soient» a déclaré un haut cadre du parti à la presse. Mais depuis le limogeage de Ali Benflis de la chefferie du gouvernement et l'appel pressant des militants invitant le Secrétaire général du parti à se porter officiellement candidat à la prochaine présidentielle, rien ne va plus entre le parti majoritaire et les instances dirigeantes du pays. En outre la dernière sortie de Karim Younès revendiquant l'indépendance de l'institution qu'il préside n'a pas été du goût des autres parties y siégeant et qui sont portés sur un soutien sans limite au président de la République dans sa quête d'un second mandat. Un discours qui peut marquer un tournant décisif dans la vie politique nationale même s'il est motivé par une crise aiguë. Une crise qui n' a apparemment pas secoué le parti majoritaire. De ce fait l'APN risque d'être un otage politique entre les mains des députés de Ali Benflis qui ont là une arme, certes à double tranchant, entre les mains et une bonne carte à faire valoir. D'ailleurs lors de l'ouverture de la session d'automne, Karim Younès n'a pas hésité à utiliser la tribune de l'APN pour remettre les pendules à l'heure pour aborder la question de la crise qui ronge le FLN en axant son intervention sur l'utilisation des institutions de l'Etat pour confisquer «la volonté populaire» ayant mis en avant le parti qui détient aujourd'hui la majorité parlementaire. En outre la session d'aujourd'hui sera l'occasion pour les militants du FLN d'exposer les tenants et les aboutissants de cette crise au sein même des institutions étatiques. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales sera à coup sûr très sollicité pour expliquer l'implication de son administration dans la tentative de déstabilisation du parti par les frondeurs. D'ailleurs l'ordre du jour a trait à plusieurs thèmes ayant défrayé la chronique ces derniers jours. Onze projets d'ordonnance ayant trait à la monnaie et au crédit, les zones franches, le commerce, la réforme de l'école, etc...seront présentés. Mais aussi des projets de loi déjà déposés par le gouvernement et qui n'ont pas été programmés jusqu'à ce jour. Certains datent de l'ancienne législature. Comme il sera question des propositions de loi, telles que les codes communal et de wilaya, celle portant régime électoral initiées par les députés. Au sujet de cette dernière, signalons que le groupe parlementaire du FLN en avait déjà déposé une en 1998. C'est-à-dire durant la quatrième législature. Sur ce dernier point les députés FLN pourront compter sur le soutien du groupe parlementaire d'El-Islah qui a proposé un amendement de la loi électorale appelant à la neutralité de l'administration afin de «permettre des élections transparentes».