Des blessés et des parents de personnes tuées lors du soulèvement en Tunisie, venus de Regueb (centre-ouest) sont rassemblés depuis samedi à Tunis devant le siège du gouvernement pour réclamer justice et indemnisation, a-t-on consté. Venus de Regueb, de la région de Sidi Bouzid (centre-ouest), d'où était parti l'insurrection qui a abouti à la fuite de Ben Ali le 14 janvier, les manifestants campent devant le siège du gouvernement et refusent de partir exigeant réparation conséquente et justice. «Nous ne ferons jamais le deuil tant que nous ne connaîtrons pas les assassins de nos enfants et leurs donneurs d'ordre», a déclare la mère de Wissem, le portrait de son fils sous le bras. Le groupe a tenté samedi de manifester contre les lenteurs de la justice et les «promesses non tenues» des autorités lors de la cérémonie officielle célébrant le 1er anniversaire de la fuite de Ben Ali après 23 ans de règne sans partage. La justice militaire n'a pas commencé à statuer sur les circonstances de la mort de civils tués dans la région de Regueb qui relève du tribunal militaire de Sfax (Sud). Selon un décompte de l'ONU, 300 Tunisiens ont été tués et 700 blessés durant le soulèvement de décembre-janvier 2010-2011. Le gouvernement de l'islamiste Hamadi Jebali a annoncé le versement à partir du 16 janvier une deuxième tranche d'indemnités aux familles des «martyrs» dont certaines avaient déjà reçu 20.000 dinars (10.000 euros) pour la perte de l'un de leurs membres et 3.000 dinars (1.500 euros) pour chaque blessé. «Ce montant ne suffit même pas pour les soins médicaux», avait affirmé Lamia Farhani, présidente de l'Association des familles des martyrs et blessés de la révolution. Déplorant un «manque de reconnaissance» et des «lenteurs», le président Moncef Marzouki avait reçu les blessés au palais de Carthage le 13 janvier et annoncé la construction au centre de Tunis d'un monument portant l'identité des «martyrs».