La ville de Bouira a renoué hier et avant-hier avec linstabilité. Les habitants du haouch «Guechou Mohamed», plus communément connu sous l'appellation du quartier du «château d'eau» ont recouru à une action de rue. Dès le matin, les habitants de ce quartier vétuste ont barricadé les accès Nord vers la ville, au niveau de deux points. Armés de pneus, qu'ils ont incendiés, les manifestants ont fermé la rue principale aux usagers automobilistes. «Nous vivons dans des conditions lamentables depuis l'Indépendance. Nos enfants sont toujours malades. Notre attente dure et s'éternise», nous dira un manifestant. Le maire de Bouira, Larbi Mohamed, qui était sur place rappellera aux mécontents que le recasement et la démolition de tous les haouchs de Bouira est à l'ordre du jour, mais il est impossible de répondre favorablement aux doléances dans l'immédiat. Le sceau de l'urgence nous oblige à faire appel aux organismes de contrôle qui déterminent les priorités. L'indisponibilité de logements, la cadence de réalisation sont deux arguments avancés par les responsables pour justifier le manque de logements qu'il faudrait pour répondre à toutes les demandes. La manifestation d'hier succède à celles menées déjà par d'autres citoyens de la ville de Bouira. Depuis maintenant deux années, les locataires des haouchs du centre-ville multiplient les démarches pour résoudre un c3onflit entre trois parties. Les propriétaires des locaux ont toujours exprimé un niet catégorique à toutes les formules proposées dans le cadre de l'éradication de bidonvilles menaçant ruine selon des rapports du CTC. La wilaya, et à travers plusieurs réunions avec les concernés, avait proposé une première formule: les propriétaires terriens peuvent postuler à un investissement privé avec des facilités administratives à la condition de prendre en charge les actuels occupants. Une deuxième solution serait basée sur un partenariat entre les pouvoirs publics à travers des promoteurs publics et les propriétaires avec une prise en charge des résidents actuels qui sera à l'actif de l'administration. Du côté des bailleurs de fonds, la position est d'évacuer les lieux par l'administration et de laisser ses propriétaires maîtres des lieux. En effet et malgré des propositions diverses faites par l'administration, les propriétaires des haouchs campent sur une unique position qui est celle de récupérer les terrains en obligeant l'administration à s'occuper des locataires. L'administration de son côté veut impliquer ces derniers dans la prise en charge des locataires. Même les commerces qui donnent sur les artères Ben-Mhidi, Abane-Ramdane, Chararak... sont concernés par le conflit. Après moult actions, les commerçants avaient trouvé un terrain d'entente avec l'administration qui a promis de les domicilier vers des locaux neufs avec des facilités de paiement. Seuls les cas où il y a danger pour les occupants seront prioritaires. Pour dénouer ce bras de fer, la wilaya aurait saisi la justice pour responsabiliser les propriétaires en cas de catastrophe. Sur un autre plan et s'agissant toujours d'actions de protestation, les enseignants au niveau de certains établissements ont renvoyé les élèves chez eux. Le motif, comme nous l'avons rapporté hier dans notre édition, concerne le retard dans le versement de la mensualité du mois de janvier. Comme convenu entre les syndicats et l'administration, le traitement devrait être perçu entre le10 et le 15 de chaque mois. Pour des raisons restées secrètes, les personnels de l'éducation n'avaient pas, au 16 du mois, reçu leurs mensualités. De sources proches de la direction de l'éducation, le mois de janvier sera perçu aujourd'hui ou au plus tard demain.