Les lycéens et lycéennes de l'établissement Mohamed-Boudiaf à El Madania ex-Salembier, et ceux du lycée Oum-Habiba de Bab Ezzouar à Alger ont donné hier une véritable leçon de prise de conscience à l'occasion de la célébration du 20e anniversaire du retour du défunt Mohamed Boudiaf en Algérie. «Mohamed Boudiaf est cher à tous les Algériens dignes de leur pays et qui se respectent», ont-ils dit. Les lycéens ont posé 5 questions aux conférenciers, qui devaient donner des réponses claires sur le personnage central de la Révolution algérienne. Pourquoi Mohamed Boudiaf s'est-il exilé au Maroc? Quand et comment est-il mort? Pourquoi ne pas rouvrir le dossier sur l'assassinat du président Boudiaf? Quelle est la réaction des Moudjahidine sur son assassinat? Et pourquoi nous ne respectons pas l'emblème national? Telles furent les cinq questions qui ont ébranlé la salle et laissé perplexes les conférenciers devant ces adolescents qui ne connaissent absolument rien de ce géant de l'Histoire de l'Algérie? Une autre question a été posée par les lycéens en marge de cette conférence au Cercle des moudjahidine à Alger: «Pourquoi vous ne nous dites pas la vérité alors que vous avez 90 ans?». Pour leur part, les moudjahidine ont expliqué que «l'état-major à l'époque s'est retourné contre le Gouverne-ment provisoire de la Répub-lique algérienne, et ce rien que pour assouvir des intérêts personnels». La salle des conférences était archicomble, les intervenants ont été séduits par l'intérêt que portent les adolescents à l'Histoire de leur Révolution et par le fait qu'ils ne jurent que par la vérité concernant l'histoire de leurs pays. «Je ne peux pas dire tout publiquement», s'est contenté de répondre Tayeb Thaâlibi, dit «Si Allal», âgé de 89 ans, ancien moudjahid. Mohamed Boudiaf est né le 23 juin 1919 à M'sila. Il a travaillé très dur et dignement dans plusieurs villes du pays telles que Bordj Bou Arréridj, Sétif, Jijel et d'autres afin de gagner sa vie dignement. M Boudiaf a commencé son militantisme dans les années 1940. Il a participé à toutes les étapes de la préparation de la Révolution algérienne et continué de lutter jusqu'à l'indépendance du pays, le 5 juillet 1962. Orateur et organisateur hors pair, Mohamed Boudiaf, dit Si Tayeb Al Watani, n'a jamais ménagé ses efforts pour la libération de son pays. Assassiné lâchement le 29 juin 1992 au Palais de la culture de Annaba en plein discours, la mort de Mohamed Boudiaf restera ancrée dans les mémoires des générations post-Indépen-dance. «La guerre actuelle est celle des luttes contre la corruption qui ne peut être gagnée que par la culture des sciences et le savoir», a conclu un des lycéens. Bravo les jeunes!