L'élection présidentielle prévue le 21 février pourrait être reportée en raison de l'inscurité au Yémen, a estimé mardi le ministre yéménite des Affaires étrangères Abou Bakr al-Kourbi. «Si nous ne réglons pas les problèmes de sécurité (...) il pourrait être difficile d'organiser les élections le 21 février», a déclaré le ministre dans une interview à la chaîne satellitaire arabe al-Arabiya. Les électeurs yéménites ont été convoqués pour une présidentielle anticipée en vertu d'un accord prévoyant le départ du président contesté Ali Abdallah Saleh. Conformément à l'accord, le vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, un homme de consensus, sera le seul candidat à cette présidentielle anticipée et son mandat intérimaire sera de deux ans. Des élections législatives et présidentielle seront ensuite organisées. M. Kourbi a qualifié «d'inquiétante» l'état de sécurité dans le pays, et estimé que le nouveau gouvernement d'unité nationale dirigé par Mohammed Basindawa ne pourrait pas résoudre tous les problèmes «sans la coopération des partis politiques», dont le parti de M. Saleh, le Congrès populaire général. Le ministre des Affaires étrangères accompagne M. Basindawa dans une tournée qui l'a mené dans plusieurs pays du Golfe, dont l'Arabie saoudite, pour demander à ces riches Etats une aide financière au Yémen au bord de l'effondrement économique. A la faveur de l'affaiblissement du pouvoir central au Yémen depuis le début du soulèvement populaire contre M. Saleh il y a un an, Al-Qaïda a gagné du terrain. Un millier de ses hommes ont pris sans grande résistance lundi le contrôle de la ville de Radah dans le centre du Yémen, se rapprochant de la capitale Sanaa après avoir conforté leur présence dans le sud et l'est du pays. Pour leur part, les rebelles zaïdites, issus d'une branche du chiisme, ont resserré leur emprise sur des régions du nord du pays alors que les tribus, fortement armées, font la loi dans plusieurs régions du Yémen.