Le Conseil d'Etat français a décidé lundi que Nacer Hamani, membre du réseau GIA en France, devait être expulsé vers l'Algérie. Il serait, par ailleurs, depuis hier à Alger Hamani a été condamné en France pour son implication directe dans les séries d'attentats commis dans ce pays en 1995 où il a purgé une peine de six ans de prison. La France a jugé soudain que le terroriste n'a plus à craindre pour sa vie dans son pays d'origine. Une décision qui a été prise en dépit du verdict du tribunal administratif de Lyon qui avait suspendu l'expulsion en raison des risques que Hamani pouvait encourir en Algérie. Le tribunal de Lyon justifiait sa décision par, notamment, «ses antécédents judiciaires» et son appartenance «notoire» dans le passé au GIA. Le terroriste, qui devait être expulsé le 9 octobre dernier, a été débarqué du Ferry et placé en rétention. Il fallait, avant de le renvoyer, s'assurer si oui ou non, il serait en danger sur le sol algérien. Il aura fallu que le Conseil d'Etat français se réunisse en urgence dimanche dernier suite à la demande d'appel lancé par le ministère de l'Intérieur, pour qu'il soit décidé que Hamani n'était pas «susceptible d'être victime en Algérie de traitements inhumains ou dégradants». Les attentats du 11 septembre ont ceci de significatif que, malgré toutes leurs horreurs, ils ont permis à la communauté internationale de prendre finalement conscience du danger de l'extrémisme, mais également du terrorisme international. Il n'y a pas si longtemps, toute demande d'extradition vers l'Algérie était suivie d'une fin de non-recevoir. Les associations et les organisations de défense des droits de l'Homme se soulevaient pour s'opposer contre toute tentative d'extradition vers un pays jugé «à risque» et qui «ne respecte pas les droits de l'Homme». Aujourd'hui, les choses semblent différentes et les amalgames sont désormais évités, du moins formellement. La Cour européenne des droits de l'Homme, saisie par l'avocate de Hamani, a refusé également d'intervenir afin de pousser l'Etat français à suspendre son expulsion.