On lui fera emprunter des routes goudronnées en moins de 48 heures. Parce que des commerçants ne veulent pas quitter les lieux, cinq familles vivent dans des conditions moyenâgeuses. «Haouch Si Omar Ould Hocine» est situé à l'extrémité sud de l'avenue Abane Ramdane. Le site vétuste doit être démoli vu le danger permanent qu'il représente pour ses occupants. L'inexistence des conditions minimales d'hygiène, la prolifération des rongeurs...sont les premiers risques qui guettent une trentaine de personnes dont des enfants. La façade donnant sur la voie publique est occupée par des commerçants qui refusent de céder l'espace tout en se résignant à ne pas reconstruire. L'administration, elle, se dit incapable de réagir au regard de la loi. Sans être juriste, chacun sait que dans ce cas de figure l'expropriation est un recours ayant force de loi. Le refus des commerçants met en danger les habitants, voire la population de la ville sachant que des épidémies, comme la peste, peuvent de nouveau se propager. Où sont les responsables, s'interrogent «les sinistrés de toujours» comme ils aiment s'autoqualifier? Le premier responsable de l'administration, le chef de daïra, impute la responsabilité à l'ancien exécutif communal qui s'est plus soucié de son avenir que de celui des citoyens. Une situation que Bouteflika n'aura jamais l'occasion de voir à Bouira ou lors de ses nombreux déplacements sur le territoire national parce que le cas du «Haouch Si Omar» n'est qu'un exemple parmi des millions d'autres. On veut faire plaisir à Sid Erais en l'accueillant avec des stèles marbrées confectionnées pour la circonstance à 80 millions. On lui fera emprunter des routes goudronnées en moins de 48 heures. On l'emmènera visiter et retirer ce ruban à l'entrée de projets déjà inaugurés par ses prédécesseurs...Mais la réalité est toute autre... le bidonville, Cité Gouïzi, en bas du siège de la wilaya continue à abriter des centaines de familles, comme nous l'avons dénoncé dans une de nos précédentes éditions, les rats côtoient au quotidien les enfants. Les responsables ne montreront jamais cette face cachée pour ne pas perturber la quiétude du chef et éviteront de le décevoir en cette période euphorique. Les milliers de vendeurs de cigarettes disparaîtront l'espace d'un passage pour permettre à la délégation de contempler la peinture fraîche sur les murs, les trottoirs...A Aïn Bessem, on omettra de préciser au Président que l'hôpital tarde à ouvrir ses portes, parce qu'il accuse un retard considérable dans sa réfection. Dans le JT de 20 heures, on se débattra pour faire croire aux locataires de Haouch Omar, de la cité Gouïzi, d'Aïn Bessem, aux vendeurs de cigarettes, pour ne citer que ceux-là et d'ailleurs, que l'Algérie va bien. Peut-être qu'il ne s'agit pas de la même Algérie?