Plusieurs patients ont vu leurs soins en chimiothérapie reportés en raison de l'indisponibilité des médicaments. La santé à Béjaïa semble dans le coma. Le secteur de la santé de la wilaya de Béjaïa «EPH, Epsp) est confronté au manque chronique de médicaments, des moyens humains et matériels. «Le système de la santé pour la wilaya de Béjaïa est l'un des plus mauvais du pays. Il y a un désordre multiforme. Il résulte d'une absence totale de management.» Cette déclaration faite par Amar Tou, à l'époque ministre de la Santé, en visite officielle à la wilaya de Béjaïa (novembre 2006) a tiré la sonnette d'alarme, à tous les niveaux. Malgré les changements opérés à la tête des structures de la santé (six ans plus tard), la situation demeure sclérosée, elle est même loin de répondre aux normes exigées. Pire, elle s'enfonce davantage. Une consommation du budget alloué à hauteur de 10% pour l'année 2011, le manque chronique de médicaments, le déficit en personnel paramédical et médecins spécialistes, la fuite des compétences et spécialistes vers le privé, la surcharge du programme opératoire, tel est le constat alarmant du secteur de la santé dans la wilaya de Béjaïa débattu lundi dernier en direct à la radio locale dans son émission «Forum Soummam». M.Benbouzid, le directeur de la santé et de la population, invité de l'émission, était apparu comme un responsable mal informé des données et du fonctionnement de son secteur. En effet, sur pas moins de neuf questions posées par les journalistes ayant pris part à l'émission, le directeur de la santé de Béjaïa s'est déclaré non informé sur le sujet ou plutôt n'ayant pas reçu de rapport sur des questions dont le large public connaît les tenants et les aboutissants. Hormis les informations connues du monde de la santé, les auditeurs de la radio Soummam en général et en particulier les fonctionnaires de la santé qui étaient nombreux à suivre ladite émission, sont restés sur leur faim.Malgré le bilan exhaustif qui se veut reluisant en matière d'infrastructures réceptionnées, lancées, en voie de lancement ou plutôt en phase d'étude, avancé par le premier responsable de la santé dans l'ex-capitale des Hammadite, M.Benbouzid, la réalité du terrain en matière de prestations et autres prises en charge des malades est malheureusement une réalité amère que seuls les concernés peuvent ressentir. En effet, globalement, le constat fait par les acteurs du secteur de la santé d'Akbou, de Sidi Aïch, d'Amizour, de Kherrata et de Béjaïa reste malheureusement le même depuis bien longtemps. Ils se rapportent pour l'essentiel au manque de lits, de médicaments, de spécialistes, de paramédicaux et de moyens matériels. A titre d'exemple, sur les 105 professeurs dont a bénéficié le CHU, seuls 28 dont 7 récemment affectés exercent leurs fonctions. Le seul centre d'oncologie implanté à l'EPH d'Amizour est mal doté en médicament, ce qui ralentit sérieusement son fonctionnement malgré un personnel fort qualifié affecté à son service. Plusieurs patients ont vu leurs soins en chimiothérapie reportés en raison de l'indisponibilité des médicaments. Pour les mieux informés du secteur, les syndicats et autres fonctionnaires, il existe un problème de rationalisation des structures et des moyens humains et matériels. Pour ce faire, il faudra faire preuve de plus de souplesse et d'imagination pour arriver à gérer un secteur aussi névralgique que celui de la santé.