Les eurodéputés auront un programme très chargé. Conduite par Gérardo G.Quecedo et composée des différents groupes (Yasmine Boudjenah, Ph Morillon, Helène Flautre, Maria Rodriguez Romos, Francesco Fiori), une délégation du Parlement européen séjournera en Algérie, à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 3 octobre prochain. Les eurodéputés auront un programme très chargé. Ils seront reçus au Sénat, à l'Assemblée nationale, par les ministres des Affaires étrangères et de la Justice et par le président de la commission consultative des droits de l'Homme. Le groupe interparlementaire européen aura, cela a été confirmé, ici, à Bruxelles, des discussions avec des représentants de la société civile et des médias. Il est évident que la situation vécue par plusieurs titres de la presse privée ainsi que les agissements - considérés en Europe et dans la capitale européenne comme illégaux - «inciviques» et pas de nature à améliorer l'image de marque de l'Algérie seront des thèmes sur lesquels les eurodéputés voudront avoir des précisions et des clarifications. Ils en ont, non pas seulement le droit mais le devoir, pour au moins deux raisons. La première: la liberté de la presse et le principe que la majorité qui a obtenu les faveurs des élections doit être aux commandes sont deux principes sacrés dans l'Euroland. Il est donc pour le moins inacceptable que la presse privée et le FLN soient ainsi sauvagement ciblés pour être anéantis. La deuxième: l'Algérie a paraphé puis signé avec l'Union européenne un accord d'association. Dans les clauses de l'accord figurent en bonne place des chapitres consacrés aux libertés individuelles et collectives, aux droits de l'homme, à la liberté de parole, d'écrire, de manifester et de créer des associations et des partis politiques. La délégation interparlementaire s'enquérra, pendant son séjour algérien de la situation en Kabylie et dans les régions sinistrées suite au tremblement de terre de mai dernier. Autant de dossiers dans lesquels la gestion de Boutefika et son trio d'enfer (Zerhouni-Belkhadem-Ouyahia) n'ont pas particulièrement brillé. Quatre thèmes ont été retenus qui constitueront l'ordre du jour sur lequel travaillera l'équipe parlementaire européenne (coopération économique et développement, immigration, lutte contre le terrorisme et situation des droits de l'homme). Les représentants de la chambre de l'Union, pour la plupart connaisseurs de l'Algérie pour y avoir séjourné à plusieurs reprises, ont noté dans leurs agendas respectifs les contacts nécessaires et crédibles qu'il doivent avoir. Rien ne sert donc de tenter de leur imposer des interlocuteurs «Taiwan» . On ne le fera pas à des personnalités comme le général Morillon, Yasmine Boudjenah ou Gérardo Quecedo...