Les eurodéputés semblent réellement préoccupés par la liberté de la presse en Algérie. Le Parlement européen a invité, jeudi, les autorités algériennes à adopter et à mettre en oeuvre «sans délai des mesures législatives permettant le plus grand respect des droits fondamentaux, et notamment le plein respect de la liberté de la presse et ce, conformément aux accords et pactes internationaux auxquels l'Algérie est partie prenante». Les eurodéputés demandent également que les délits de presse soient «définitivement dépénalisés». Dans une résolution adoptée à Bruxelles, les eurodéputés demande la libération «sans délai des journalistes condamnés à des peines de prison pour diffamation» ainsi que de mettre fin «à cet acharnement judiciaire vis-à-vis des médias privés pour délits d'opinion et aux poursuites judiciaires à leur égard» et qui constituent des «entraves à l'exercice de la profession de journaliste en Algérie». Toujours au chapitre des recommandations, les parlementaires européens considèrent que la levée de l'état d'urgence «contribuerait au développement de l'Etat de droit et au respect des dispositions de l'article 2 de l'accord d'association» signé entre l'Algérie et l'Union européenne. Sur la même lancée, les rédacteurs du document préconisent la mise en place de mécanismes clairs «pour une évaluation régulière du respect de l'article 2 en question» par toutes les parties à cet accord, ainsi que par le Parlement européen, par l'APN et par la société civile nationale. Les eurodéputés invitent également la présidence du Royaume-Uni à réunir le conseil d'association Algérie-UE afin de «relancer le dialogue politique avec l'Algérie» et d'inscrire la question de la «liberté de la presse à l'ordre du jour de cette réunion». Par ailleurs, dans la résolution, ils exhortent les membres de la délégation interparlementaire européenne pour les relations avec les pays du Maghreb, à aborder la «question de la liberté de la presse» lors de leur prochaine réunion. Enfin, les eurodéputés ont chargé leur président de transmettre cette résolution au Conseil du Parlement, au représentant personnel pour les droits de l'homme de Javier Solona, secrétaire général et Haut représentant pour la Pesc, à la Commission ainsi qu'au gouvernement et à l'Assemblée nationale populaire algérienne. Néanmoins, les eurodéputés convient la Commission des droits de l'Homme à continuer à promouvoir, par le bais de l'Initiative européenne pour la démocratie et les droits de l'homme (Ieddh), des programmes «visant à renforcer les médias indépendants en Algérie» ainsi que le développement «d'une information pluraliste».