Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déclaré que le projet de résolution sur la Syrie soutenu par les Occidentaux ne convenait «absolument pas» à la Russie et que le soumettre samedi au Conseil de sécurité de l'ONU provoquerait un «scandale». «Le projet ne nous convient absolument pas», a déclaré M. Lavrov dans un entretien à la télévision russe Rossia, «si (les Etats-Unis) veulent encore un scandale au Conseil de sécurité, on ne peut pas les arrêter», a-t-il ajouté, interrogé sur l'éventualité d'un vote samedi sur la situation en Syrie. M. Lavrov a souligné avoir envoyé vendredi à la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton les changements à ce projet souhaités par Moscou. «Il n'y aucune raison pour personne de douter du bien-fondé et l'objectivité de ces changements. J'espère que la raison triomphera sur l'approche tendancieuse». «J'espère que (le projet) ne sera pas soumis au vote», a dit M. Lavrov. Les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU doivent voter samedi sur un projet de résolution qui condamne la répression en Syrie mais contient plusieurs concessions majeures à la Russie, allié de Damas. Malgré dix mois de violences qui ont fait au moins 6.000 morts, selon les militants de l'opposition syrienne, le Conseil a été incapable jusqu'ici d'adopter une résolution sur la Syrie. Un précédent texte avait été bloqué en octobre dernier par un veto russe et chinois. Selon des diplomates, les 15 pays se prononceront sur un texte mis au point jeudi et qui «soutient pleinement» les décisions prises par la Ligue arabe en janvier pour assurer une transition vers la démocratie en Syrie. Mais les détails de la transition, en particulier le transfert des pouvoirs du président syrien Bachar al-Assad à son vice-président, ont été laissés de côté pour ne pas heurter Moscou.