La Tunisie s'apprête à expulser l'ambassadeur de Syrie à la suite des violences qui ont fait plus de 200 morts depuis vendredi à Homs, épicentre de la contestation contre le régime syrien, a annoncé samedi la présidence tunisienne. «La Tunisie a commencé les procédures réglementaires en vue d'expulser l'ambassadeur de Syrie et se désengage de toute reconnaissance du régime au pouvoir en Syrie», a précisé la présidence dans un communiqué. Cette annonce intervient à la suite des bombardements qui ont fait plus de 200 martyrs et des centaines de blessés dans la ville de Homs, à la veille des célébrations de la fête du Mouled (commémorant la naissance du prophète Mahomet), a ajouté la présidence. La présidence tunisienne exprime sa «profonde préoccupation du fait des massacres perpétrés depuis plus de neuf mois par le régime syrien à l'encontre de son peuple». «Cette tragédie ne trouvera de solution qu'avec la chute du régime de Bachar al-Assad et l'ouverture d'une voie vers une transition démocratique en Syrie», a estimé la présidence tunisienne. L'opposition syrienne a appelé samedi les Tunisiens à manifester pour réclamer «l'expulsion de tous ceux qui représentent le régime assassin d'Assad». «La syrie appelle au secours, répondez à son appel!», a lancé Abdullah Tourkmani, représentant du CNS en Tunisie dans un appel à manifester dans le centre Tunis. Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées l'après-midi devant l'ambassade de Syrie, dans un quartier résidentiel près de Tunis, en criant des slogans hostiles au régime de Bachar al-Assad. La Tunisie avait accueilli en décembre le premier congrès du Conseil national syrien (CNS) qui regroupe la majorité des courants d'opposition au régime de Damas. Elle participe à la mission d'observation de la Ligue arabe en Syrie déployée le 26 décembre pour surveiller l'application d'un premier plan de sortie de crise dont aucun point n'a été respecté. Le Conseil de sécurité de l'ONU devait voter samedi sur un projet de résolution qui condamne la répression. Mais la Russie a fait savoir que le texte en discussion ne lui convenait pas. Le CNS a fait état lui de 260 morts, parlant de l'un des «massacres les plus terrifiants» depuis le début de la révolte. Les chaînes d'information arabes Al-Arabiya et Al-Jazira ont montré des dizaines de corps sans vie jonchant les rues de Homs.