Il a pour but de donner au pays la fluidité routière nécessaire sur l'axe majeur Est-Ouest et de réduire de manière significative le nombre d'accidents mortels. De plus, il est l'élément central de la liaison des pays du Maghreb arabe. Les difficultés budgétaires et la conjoncture économique difficile qu'a connues l'Algérie ces deux dernières décennies, ont entravé le bon déroulement du projet. En effet, actuellement le taux de réalisation ne dépasse pas les 4% puisque seulement un tronçon de 50 km est mis en service. 100 autres km d'autoroute sont en cours de réalisation. L'Agence nationale d'autoroutes compte lancer un projet de 50 km supplémentaires pour l'exercice 2002. Rachid Mechaoucha, directeur des travaux au sein cette agence, estime la réalisation totale de l'autoroute Est-Ouest dans les 20 prochaines années. «Ces autoroutes du pays mobilisent tous les moyens nécessaires», précise-t-il. Interrogé sur le coût global du projet, notre interlocuteur préfère taire l'information, mais fait une estimation qu'il évalue à 12,8 milliards de dinars soit 215 millions de dollars annuellement d'où le recours des pouvoirs publics à l'association du capital privé dans le financement du projet. Aussi, des dispositions législatives, qui ont été introduites au titre de la loi de finances de l'année 1996, permettront la concession des autoroutes à péage dont les tarifs sont librement négociés entre les éventuels concessionnaires et l'autoroute concédante. A ce sujet, l'ANA a lancé deux avis d'appel d'offres. Le premier concerne la troisième tranche de l'autoroute de Constantine qui s'étend sur 24 km. Elle est actuellement en phase d'évaluation des offres et prestations. Quant au tronçon reliant Bouira à El Adjiba de 26 km, l'opération débutera en l'an 2002, au même titre que l'axe El-Affroun-Boumerdès. Le ministère des Travaux publics a bénéficié, dans le cadre du programme de relance économique, d'une enveloppe budgétaire d'un milliard de dollars. Cela a permis le lancement de quatre nouveaux projets. «C'est important, mais ça demeure insuffisant puisque le projet nécessite des investissements colossaux», dira M.Mechaoucha. Ce dernier stigmatise les parties qui estiment que l'autoroute est un luxe. Prévoyant des catastrophes au niveau des RN4 et 5 à l'horizon de 2005-2010 si l'autoroute n'est pas réalisée dans les plus brefs délais, «il y aura des saturations de trafics au niveau de ces routes, une lenteur dans les déplacements, et un taux élevé des accidents de circulation», explique-t-il. La participation de l'Etat doit, selon les analyses économique et financière, dépasser les 65% de l'investissement global surtout sur les sections les plus rentables de l'autoroute, à savoir le centre Bordj Bou-Arréridj-Khemis Miliana, et ce pour que la concession puisse être attractive financièrement pour le concessionnaire qui aura la charge d'apporter sa contribution à l'investissement. En d'autres termes, le projet doit être financé principalement sur le budget de l'Etat. L'autoroute demande aussi un certain niveau de technicité, des moyens que nos entreprises n'ont pas. C'est ce que le ministre des Travaux publics a mentionné dans son discours d'ouverture lors du 3e Congrès algérien de l'autoroute qui s'est tenu à El-Aurassi. Cet avis est partagé par M.Mechaoucha qui estime que les Algériens doivent développer des méthodes techniques de gestion et de management de grands projets. Cela ne peut se faire qu'avec la collaboration des étrangers et des Algériens. L'on note enfin que l'autoroute Est-Ouest constitue un tronçon de la route de l'Unité maghrébine. Dans ce cadre, les Tunisiens ont réalisé 180 km d'autoroute; quant aux Marocains ils en ont finalisé 400.