L'euro remontait nettement lundi face au dollar après l'adoption par le Parlement grec d'un plan de rigueur exigé par les bailleurs de fonds du pays en échange d'une aide financière vitale afin de lui éviter un défaut de paiement, selon les cambistes. La monnaie européenne s'échangeait 1,3242 dollar lundi matin contre 1,3194 dollar vendredi soir. Jeudi dernier, elle s'était hissée à ses plus hauts depuis le 12 décembre face au dollar (1,33 dollar pour un euro). L'adoption d'un deuxième programme de mesures d'austérité en Grèce, épicentre de la crise de la dette en zone euro, après des semaines d'atermoiements, a poussé les investisseurs à acheter des euros, selon les cambistes. Malgré des manifestations spectaculaires et émaillées de violences, les Parlementaires grecs ont en effet voté dimanche en faveur d'une cure nouvelle d'austérité, préalable au déblocage du deuxième plan de sauvetage du pays, combinant renflouement via des prêts publics de 130 milliards d'euros et désendettement via l'effacement de 100 milliards d'euros de créances. Sans cet aval, la Grèce n'avait aucune chance de recevoir de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire internationale (FMI) les fonds nécessaires pour éviter un défaut de paiement incontrôlé en mars, à l'échéance de créances de 14,5 milliards d'euros. La Grèce n'est pas pour autant tirée d'affaires, préviennent certains cambistes, qui pensent que certains parlementaires en Allemagne, première économie de la zone euro, s'opposent au décaissement des fonds promis à Athènes parce qu'ils doutent de la capacité du pays à mettre vraiment en place le plan d'austérité. En conséquence, «la trajectoire d'évolution de l'euro à court terme est orientée à la baisse, (car) les incertitudes des investisseurs demeurent sur le fait qu'Athènes puisse recevoir l'aide promise très rapidement», selon un analyste.