Le directeur du quotidien Le soir d'Algérie, Fouad Boughanem, a été reçu hier, en compagnie de trois de ses cadres, par le procureur général adjoint au tribunal de Sidi M'hamed. «Le procureur général adjoint nous a reçus et il a transmis un dossier à un juge d'instruction des procédures préliminaires», a déclaré hier le directeur du journal qui estime que cette nouvelle arrestation procède de «la même tactique du pouvoir pour intimider et harceler les journalistes». Les cadres du Soir d'Algérie se sont rendus au tribunal suite à l'interpellation de leur journaliste. Kamel Amarni a été interpellé dimanche dernier, dans les locaux du journal par les éléments de la brigade criminelle de la wilaya d'Alger. «Par cette arrestation, le pouvoir de Bouteflika, d'Ouyahia et de Zerhouni confirme qu'il n'a pas renoncé à sa logique, celle qui consiste à recourir aux méthodes répressives contre les journalistes et toutes les voix qui refusent l'allégeance», dit un communiqué du journal publié par la presse nationale. «Comme convenu lors de la réunion des éditeurs, le journaliste, Kamel Amarni a refusé de répondre aux questions de la police», a précisé M.Boughanem. Les articles incriminés de Mohamed Bouhamidi, Hakim Laâlam et de Kamel Amarni tombent sous le coup de l'article 144-bis du code pénal relatif à «offense au chef de l'Etat», a ajouté le directeur du journal. Le Soir d'Algérie «alerte l'opinion publique nationale et internationale sur ce harcèlement contre la presse et la volonté du pouvoir à en découdre avec toutes les libertés».