un véritable bras de fer est engagé. Comme cela a été décidé la veille lors de l'assemblée générale, la plupart des enseignants des lycées d'Alger ont tenu des sit-in à l'intérieur de l'enceinte de leurs lycées respectifs. Pour parer à la répression des forces de l'ordre, ces derniers ont pris le soin «de se barricader derrière les murs des lycées afin de ne point donner l'occasion aux forces de l'ordre d'avoir recours à la répression dont ils avaient fait usage la veille». Au lycée Emir-Abdelkader, les enseignants faisaient face à la direction de la Sûreté nationale en brandissant des banderoles comportant des slogans hostiles à leur tutelle mais aussi au pouvoir. «Les policiers nous observaient mais n'ont eu aucune réaction», nous révèlent des enseignants. Une assemblée générale, qui a réuni la plupart des délégués de chaque lycée, s'est tenue à la suite des sit-in. A rappeler aussi, que le Cnapest avait, dans la même journée, tenu un autre sit-in devant le palais du Gouvernement. Ce dernier, à l'issue d'un point de presse, a «menacé de recourir à une grève illimitée si les revendications des enseignants ne sont pas satisfaites». Il faut préciser que cette option serait mise en application après les quatre jours de grève annoncée et qui débutera le 13 du mois courant. La menace «d'une année blanche» a suscité des réactions multiples au sein des étudiants et des associations des parents d'élèves. Les avis sur ce point divergent. Les uns étaient «pour le mouvement de grève et les autres contre». Pour les premiers: «La reconnaissance des enseignants et la satisfaction des revendications par la tutelle aurait un effet positif sur les enseignants puisque ces derniers exerceront dans les meilleures conditions et pourront prodiguer leurs cours sans contraintes». La deuxième catégorie se dit défavorable au mouvement de grève, tout en reconnaissant la légitimité des revendications des enseignants. «Nous sommes les premières victimes de la grève qui risque de perdurer». Il faut dire que les élèves redoutent au plus haut point «l'année blanche annoncée par le Cnapest». Pour l'heure, aussi bien le CLA que la Cnapest qui attendent d'être agréés, sont dans l'expectative. Il semblerait qu'un véritable bras de force soit engagé entre la tutelle et les syndicats des enseignants qui sont résolus à monter au créneau jusqu'à aboutissement de leurs revendications légitimes.