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Quand l'administration détruit la pédagogie
ORTHOPHONIE ET PSYCHOLOGIE
Publié dans L'Expression le 21 - 02 - 2012

Plus on se spécialise, plus on est compétent et plus on est haut dans le grade
L'Algérie peut tout importer sauf l'orthophonie, parce qu'elle a trait à une question linguistique.
Faisant suite à l'article paru dans El Watan le 16-01-2012, dans lequel j'ai attiré l'attention sur le retard de vingt-quatre (24) ans, mis pour régulariser l'appellation de la licence d'orthophonie, la présente analyse des anomalies dans l'application du LMD, dues à une situation qui place la science au service de l'administration, sera suivie d'autres, dans le but de provoquer une réaction urgente et objective de la part des autorités.
1- De façon administrative, en l'absence des compétences au sein des comités décisionnels, un processus «bloque» la notion de spécialité en orthophonie et en psychologie.
Il existe un domaine SHS, où les sciences sociales et les sciences humaines ont, chacune, un statut de filière. Or, des sciences ne constituent pas une filière! Administrativement toujours, la psychologie et l'orthophonie sont des spécialités de la filière sciences sociales. Ceci voudrait dire, que la psychologie clinique et la neuropsycholinguistique, seraient deux «sous-spécialités» de la filière sciences sociales. C'est absurde.
Vu que le vocable sous-spécialité n'existe pas dans la terminologie du LMD, une cacophonie inouïe caractérise alors les listes officielles des masters habilités en SHS, diffusées dans le tableau mentionnant domaine, filière et spécialité de master. La filière réelle est tantôt écrasée avec la spécialité dans la même case du tableau, tantôt placée dans la case prévue pour la filière dite sciences sociales. Or, un expert de niveau très moyen sait que la psychologie et l'orthophonie sont des sciences humaines et non sociales!! Filière dans le LMD veut dire mention ou licence ou discipline de 180 crédits = L1 + L2 + L3 et le L3 peut se décliner en spécialités de 60 crédits. Ces spécialités deviennent plus pointues à l'intérieur du master puis, du doctorat. Il est honteux de commettre de telles confusions à des niveaux si élémentaires! On va croire qu'il n'existe plus de scientifiques en Algérie.
2- Il y a autant de responsables de filières que de filières. Or, la filière orthophonie qui produira sa deuxième promotion en juin 2012 et qui est de 180 crédits, demeure, depuis 2007, sans responsable. Pourtant, dans la circulaire ministérielle n°04 du 22/05/2007, p. 27, elle est bel et bien reconnue comme discipline, rangée avec les filières psychologie, philosophie, sociologie, histoire..., du fait qu'à partir du S3, l'étudiant en orthophonie quitte le tronc commun. Ce qui «fausse» davantage les jeux, c'est ma proposition, pour 2010-2011, de la licence LMD professionnelle d'orthophonie avec son propre tronc commun et deux spécialités en L3: orthophonie et neuropsychologie. Une troisième, une quatrième et une cinquième spécialités sont en cours d'élaboration: phoniatrie et audiologie avec les ORL et les physiciens-acousticiens, rééducation fonctionnelle neuro-cognitive avec les médecins rééducateurs. En France, il s'agit de spécialités médicales et j'ai même proposé aux médecins de songer à les instaurer en résidanat. Les jeunes médecins-enseignants dans notre département sont très intéressés. L'innovation inquiète les uns, mais elle passionne d'autres.
On innove avec l'orthophonie
Cette offre de licence professionnelle est médiatisée dans notre site avec la mention: En cours d'habilitation. Elle placera l'Algérie deuxième pays (après le Canada), à distinguer, dès la graduation, deux spécialités. La CRC ne m'a demandé, en raison, justement, de l'enfermement dans le découpage illogique du LMD, que la suppression du terme et neuropsychologie dans l'intitulé de la licence que j'ai appelée orthophonie et neuropsychologie. Réserve aussitôt levée. Depuis, plus rien et personne n'en parle, alors qu'il s'agit d'une offre unique dans le monde arabo-africain. Toutes les licences, du réchauffé, qui ont reçu de sérieuses réserves de fond, fonctionnent aujourd'hui, normalement et le projet de licence LMD professionnelle d'orthophonie, qui est un modèle d'innovation, d'objectifs et de présentation, dort dans le site du Laboratoire. A qui donc profite ce crime pédagogique? Pourquoi a-t-on si peur du progrès? Je l'ai redéposée, pour 2012-2013, au Décanat et je l'ai même envoyée à mes étudiants-enseignants des universités de l'intérieur du pays, afin qu'ils la proposent pour habilitation. Elle s'imposera comme s'est imposée la chaire d'orthophonie, aujourd'hui répandue à l'échelle nationale, malgré les farouches oppositions des psycho-sociologues décideurs des comités. L'idée fait son chemin et rien ne l'interrompra, pas même les burlesques harcèlements administratifs, dans un pays où les discours officiels lancent des appels si pressants au retour au pays, aux Algériens installés à l'étranger!
Les réunions insensées de la «loudjna»
3- Le responsable du domaine doit être, comme l'indique son poste, pluridisciplinaire sur titres avérés. Le responsable de filière doit être un spécialiste reconnu dans sa discipline. Le responsable de spécialité, lui, d'après les textes, peut se contenter d'être maître assistant. Or, plus on se spécialise, plus on est compétent et plus on est haut dans le grade. Dans cette logique de monde à l'envers, en tant que premier expert et seul professeur en orthophonie en Algérie, je dois, pour intégrer les CV des coordonnateurs dans mes offres LMD, demander le CV du responsable de la filière psychologie, puisque la filière orthophonie est sans responsable. Ceci veut dire que mon CV, lui, ne doit pas y être intégré, alors que j'en suis l'auteur. C'est une aberration parfaite.
Ce mélange administratif/pédagogique doit cesser, nul n'a le droit de maintenir au niveau international l'Algérie dans le discrédit scientifique. Il est donc urgentissime:
1- De contrôler le niveau en psychologie et en sciences de l'éducation des «experts» des CS. En effet, le psychologue compétent gère correctement les projets de psychologie et respecte les spécialités qui ne sont pas les siennes.
2- De prendre en compte, ne fut-ce que par éthique et honnêteté, mon avis d'expert pour tout projet d'orthophonie. En médecine, il existe un président de jury national. M'exclure illégalement de la décision dans ma fondation est assez vicieux. J'empêcherai de la sorte, faux, fraudes et sabotages. À l'U. de Blida, comme sur tout le territoire national, mon offre de licence LMD-2007, elle-même émanant de la licence d'orthophonie de 1999 (arrêté n° 490 du 17/08/1999), est utilisée, ce qui est normal. Ce sont tous mes étudiants. Mais comme il y en a qui sont instrumentalisés, cela s'est fait en catimini. De graves erreurs ont alors été commises. Résultat: les licenciés blidéens, qui ont tous opté pour le master d'orthophonie spécialité neurosciences cognitives, ce, malgré les pressions de leur administration pour les en empêcher, ignorent tout d'un test. Le ministère accepta mes corrections mais, gros mystère, le recteur de l'U. de Blida les a refusées.
Autre cas de dérive dû à la sujétion du critère de compétence au critère administratif: j'ai eu droit à l'irrespect de responsables du ministère, lorsque je leur ai remis l'instruction de 2003 (non appliquée à ce jour) de Monsieur le ministre, m'intégrant dans les commissions, qu'ils gèrent en bien privé. L'Algérie est le seul pays où la parole d'un ministre n'est pas respectée par ses subalternes et où un devoir fait l'objet d'une demande médiatique. N'eut été l'intérêt général, le scientifique aurait-il donc du temps à consacrer aux comités, au détriment de ses encadrements et de ses productions? La pire des insultes au savoir et des corruptions, c'est de considérer le devoir d'expert comme un objet d'échange de profits personnels.
3- Il faut officiellement reconnaître et de toute urgence, le département d'orthophonie, en attendant la séparation d'une Faculté de sciences sociales, d'une faculté de sciences humaines. La seconde intègrera un département d'orthophonie et un département de psychologie, deux filières LMD différentes, avec, chacune, sa licence LMD, dotée de son propre tronc commun et de ses propres spécialités en L3, son master et son doctorat LMD. Quoi de plus logique? Le psycho-sociologue n'est pas habilité à gérer des projets sur la E-therapy par éthique, parce qu'il ne les comprend pas et aussi parce qu'il est déstabilisé face à l'innovation. Dès qu'un CS voit une thèse de phoniatrie ou d'acoustique, avec un jury de biologistes et de médecins, est déclenchée la machiavélique machine de sabotages. Il faut donc stopper les crises à répétition qui, au rythme du dépôt de mes projets, affectent l'avenir. Voici les propos de l'ex-chef du département (un assistant de je ne sais quelle spécialité, mais maintenu à ce poste des décennies durant), adressés à ma postgraduante: «Votre magistère ayant trait au logiciel Dyslexis est trop difficile pour notre loudjna, on ne le comprend pas, on ne peut donc pas en étudier le jury». L'innocente, tout comme la première docteure en phoniatrie, a perdu deux (02) années avant sa soutenance. Aujourd'hui, elle est maître assistante à l'U. d'Adrar et la docteure à l'U. Alger 2. Leurs deux logiciels thérapeutiques, une première en Algérie, ont fini leur périple dans notre site et ils seront brevetés. Une réparation morale leur est due. Nous n'avons plus de place pour les spécialités naissantes et l'étudiant revendique le département d'orthophonie, y compris par voie de presse.
Monsieur le ministre, veuillez, s'il vous plaît, organiser des états généraux sur l'Orthophonie où vous palperez concrètement tous les dégâts au plan socio-économique de cette situation de confusion voulue de l'orthophonie avec la psychologie. Tous les modules cliniques sont couverts par les sortants du magister et du doctorat d'orthophonie. Comme si l'assistant d'anatomie décidait pour les projets du professeur d'ORL, ceux qui font la loi dans les CS ont un doctorat de psychologie ou de linguistique générale normale. Tout permet votre reconnaissance actuelle du département autonome d'orthophonie: la licence du système classique autonome existe avec ses grades propres, sa postgraduation productrice d'une centaine de spécialistes, son doctorat, dont les thèses soutenues affèrent au SOIN orthophonique et non aux généralités psychologiques. Les jurys sont médicaux. Pour imposer un médecin dans mes jurys, j'ai dû m'opposer aux sabotages durant, parfois, une année. L'Algérie est si fière de nos revues de très haut niveau international, très spécialisées et aujourd'hui sur site. L'orthophonie est à l'origine de deux sociétés: la Saor, depuis 1992 et la Société algérienne de neurosciences, depuis 2011. Nous sommes à notre 21e Cycle annuel de formation continue, avons organisé 23 colloques, des dizaines de journées d'étude, de prestigieux congrès, géré des dizaines de Cnepru, des Cmep, des projets Andrs et PNR, impliquant postgraduants et doctorants en orthophonie. Notre laboratoire a atteint, aujourd'hui, une dimension de centre de recherche. Nos publications, nos livres, nos logiciels, nos tests, nos promotions de 300 étudiants, notre métier, sont autant de critères que des disciplines, y compris la psychologie, dotées de leur propre département, ne possèdent pas. Chaque jour de retard pour reconnaître ce département, est marqué par un sabotage de plus, de nos projets. Or, nous avons encore des milliers de projets neufs pour l'Algérie et la plus puissante des décisions administratives ne fera pas plus du larynx la perception, que de l'orthophonie une spécialité psychologique. L'Algérie peut tout importer sauf l'orthophonie, parce qu'elle a trait à une question linguistique.
4- De donner le statut de filière à chaque licence classique devenue licence LMD. Ceci permettra, dans la logique et la transparence, l'épanouissement, au rythme du développement des neurosciences et des TIC, des multiples spécialités de L3 et de master. La collaboration dans la pluridisciplinarité entre l'orthophonie et la psychologie sera alors conduite dans des rapports loyaux.
Voilà donc où nous conduisent les dérives du pouvoir administratif et le mépris de la science et de l'avenir.
www-laboslancom-univ-alger2.dz


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