La situation en Libye est source d'inquiétude pour ses voisins Un an après le début du soulèvement contre l'ex-leader Mouamar El Gueddafi, les Libyens continuent toujours de mourir dans des combats fratricides entre tribus rivales. Un an après le début du soulèvement contre l'ex-leader Mouamar El Gueddafi, les Libyens continuent toujours de mourir dans des combats fratricides entre tribus rivales. Hier, c'étaient plus de 100 personnes qui ont été tuées et des dizaines blessées dans des combats opposant depuis une dizaine de jours des tribus du sud-est de la Libye. Depuis le début des combats, 113 personnes ont été tuées et 241 blessées, a indiqué le chef de la tribu des Toubous, Issa Abdelmajid, tandis que la tribu des Zouwaya a fait état de 20 morts et 40 blessés parmi ses membres. Ces affrontements, qui ont éclaté entre les deux tribus, avaient commencé le 12 février dans la ville de Koufra au sud-est de la Libye, frontalier du Tchad, du Soudan et de l'Egypte. Certains évoquent des plans d'extermination de tribus appelant la communauté internationale à intervenir pour arrêter les combats. Le porte-parole du Conseil local de Koufra, Younes Zwei, de la tribu des Zouwaya, a indiqué que la ville combattait des Tchadiens et des Soudanais, dont plusieurs d'entre eux ont été tués ou arrêtés. Et si ce n'était là qu'un nouveau pas franchi par la Libye sur la voie de la guerre civile? La menace n'est pas nouvelle. Au début de l'année, le président du Conseil national de transition, Mustapha Abdeljalil, avait déjà indiqué que son pays risque de sombrer dans la guerre civile si les milices révolutionnaires qui ont contribué à la chute d'El Gueddafi ne rentrent pas dans le rang. Des affrontements armés entre une milice de Tripoli et des combattants originaires de la ville de Misrata ont fait quatre morts et au moins cinq blessés. A l'époque, la tension était telle dans la capitale que plusieurs quartiers ont été fermés à la circulation. Mais cette fois-ci, les combats dépassent le cadre d'une simple rivalité entre milices qui cherchent à imposer leur pouvoir. C'est tout le pays qui peine à trouver une unité nationale. C'est un climat explosif à quelques mois des élections qui sont prévues. Le pouvoir échappe presque entièrement aux autorités officielles. Plusieurs milices se sont installées dans des bâtiments officiels ou encore dans des résidences et fermes appartenant à des responsables de l'ancien régime. D'autres tiennent des barrages dans des points stratégiques de Tripoli et d'autres villes. Ces milices disposent d'importants stocks d'armes légères et lourdes. Devant cette situation, le CNT s'est retrouvé face à un dilemme. Dès janvier dernier, Abdeljalil a déclaré qu'il avait le choix entre une réponse sans faiblesse à des événements qui entraînent les Libyens dans une confrontation militaire, une sécession et la guerre civile. L'insécurité fait planer des doutes sur la possibilité de l'instauration de la démocratie, car dans ce climat de guerre sans fin, il ne peut y avoir d'élections. C'est un territoire où chacun veut faire sa propre loi. Jusqu'à présent, les combattants refusent de rendre les armes. Hormis les plans qui viseraient certaines tribus en particulier, il ne faut pas sous- estimer le combat pour le pouvoir et les nominations au sein du gouvernement ou dans des postes stratégiques. Lorsque Mustapha Abdeljalil avait nommé un commandant en chef des forces armées en la personne de Youssef Al-Mankouch, un général originaire de Misrata, la décision a été rejetée par une coalition de brigades d'anciens rebelles, accusant le Conseil national de transition d'avoir ignoré leurs candidats à ce poste. Les milices rivales continuent de s'affronter après la mort de l'ancien guide. En décembre dernier, ce sont des soldats de l'armée régulière qui avaient dû affronter des miliciens pour reprendre le contrôle de l'aéroport international de Tripoli. La situation en Libye est aussi source de vulnérabilité pour ses voisins comme l'Algérie et la Tunisie. Des informations ont fait état de la découverte, par les services de sécurité algériens, d'un arsenal de guerre, dont 43 missiles capables d'abattre des avions en plein vol, enterrés dans le sable dans le Sud-Est près de la frontière libyenne, à In Aménas. L'Algérie a exprimé à plusieurs reprises, tout comme la Tunisie, la crainte que des armes de Libye ne finissent entre les mains d'Al Qaîda au Maghreb islamique présent dans cette région du Sahel. Les chefs de la diplomatie des pays du Maghreb se sont réunis samedi à Rabat pour évoquer la coopération contre le terrorisme.L'Algérie va accueillir, dans les prochaines semaines, les ministres des Affaires étrangères du Maghreb pour définir leurs objectifs pour la stabilité de la région, et la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci.