il est clair que le moyen utilisé pour parvenir à toucher la presse écrite est quelque peu suspect. Le feuilleton du ralliement de 33 APC et l'APW FLN de Djelfa au mouvement de redressement a connu un rebondissement avec la distribution, hier, par les services de la présidence d'un communiqué quasi anonyme, attribué à un groupe de militants du FLN de Djelfa. Le document énumère une série «d'acquis» du mandat présidentiel et annonce solennellement l'adhésion du groupe en question au comité de redressement national. L'entourage du Président dément l'intention de ce dernier d'user de cette affaire pour marquer des points dans le conflit qui l'oppose au Président. «Ce document (quoique non signé, ndlr) a été rédigé par les militants concernés. Notre rôle se borne à faire la courroie de transmission, pour la simple raison que ces militants n'ont pu contacter la presse directement», affirme-t-on de même source. Cependant, il est clair que le moyen utilisé pour parvenir à toucher la presse écrite est quelque peu suspect du fait que les rédacteurs du communiqué semblent jaloux de leur anonymat. Sur un autre plan, les fameux dissidents de Djelfa, s'ils existent, piègent les membres du comité de redressement puisqu'ils appellent le Président à briguer un second mandat, alors que Belkhadem et consorts crient, à qui veut les entendre, que leur seul objectif est de récupérer le FLN. Interpellé lors de la conférence de presse qu'il a animée à M'sila sur d'éventuelles pressions exercées par l'administration sur les élus FLN de Djelfa, le ministre de l'Intérieur a démenti l'information. Dans cette même conférence de presse, Yazid Zerhouni s'est exprimé sur le congrès extraordinaire du FLN en lançant: «Hydra ne représente pas l'Algérie profonde.» Et c'est «en tant que citoyen et ancien militant du FLN», que le ministre a eu cette petite phrase. Une ingérence dans les affaires d'un parti censé être indépendant. Zerhouni va plus loin en formulant son avis que les conséquences politico-judiciaires de la décision de justice interdisant la tenue du congrès extraordinaire: «Je ne pense pas que la justice validera les résolutions du congrès», a-t-il affirmé. Un autre jugement de valeur et une forme d'ingérence dans une institution censée être indépendante. Commentant les propos du président de la cour d'Alger qui a déclaré n'avoir pas été associé à la décision d'interdiction du congrès, Zerhouni dira qu'«un président de cour n'est pas censé connaître toutes les décisions prises par les différentes chambres qui relèvent de sa compétence». Enfin, il semble que le comité de redressement est réellement en phase avec l'administration et les critiques qu'ils adressent au ministère de l'Intérieur concernant «les lenteurs de l'administration», ne sont qu'un leurre, histoire de tromper l'ennemi.