Des mouvements de contestation ont été signalés à travers les différentes régions du pays Après une accalmie, des mouvements de protestation ont été signalés un peu partout à travers le pays. Avec l'approche des élections législatives, ces mouvements vont certainement se multiplier. Ça chauffe partout. Le front social renoue avec l'ébullition. Des mouvements de contestation ont été signalés à travers les différentes régions du pays. Coupures de routes, immolations, sit-in, les formes de protestation se multiplient. A Arzew, des chômeurs ont bloqué avant-hier l'un des accès à la zone industrielle pour réclamer du travail. Ce mouvement intervient trois jours après la visite qu'a effectuée le président de la République dans la région à l'occasion du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de la Centrale syndicale de l'Ugta. Une centaine de manifestants habitant la commune d'Arzew se sont rassemblés pour exprimer leur colère et dénoncer la marginalisation. La décision de l'antenne locale de l'Agence nationale de l'emploi (Anem) d'attribuer à certains d'entre eux de faux bulletins de travail pour calmer les esprits, était à l'origine de ce mouvement. Afin d'éviter une moindre fausse note durant la visite du chef de l'Etat, la direction de l'Anem a procédé à la distribution des bulletins de travail. Le maire d'Arzew, Ayachi Mokhtar, s'est déplacé à la zone industrielle pour discuter avec des responsables d'entreprise afin de trouver une solution à ce problème. Il faut reconnaître que chaque périple présidentiel est suivi de constatation. La ville de Laghouat a été ébranlée par les émeutes au lendemain de la visite présidentielle. Les mêmes préoccupations sont à l'origine de la colère sociale. Chômage, logement, misère et absence de prise en charge par les autorités locales. Il y a à peine deux semaines, des chômeurs de Bethioua et Aïn El Bey à proximité de la localité d'Arzew, ont bloqué la RN 11 (reliant Mostaganem à Oran) pour réclamer des emplois dans la zone industrielle. Le même jour, des bouchers de Béjaïa sont montés au créneau. Ces derniers ont fermé la RN9 reliant Béjaïa à Sétif au niveau d'Aokas. Les bouchers contestaient la décision des autorités locales de transférer l'abattoir communal à Souk El Tenine, une localité voisine. Les élus de la commune d'Aokas n'ont pas réussi à convaincre les bouchers de mettre fin à leur mouvement. La route est restée fermée durant toute la journée du lundi pénalisant ainsi des centaines d'automobilistes. Après les bouchers, les gérants de débits de boissons alcoolisés sont montés au créneau. Ces derniers ont observé un rassemblement devant le siège de la wilaya pour exiger la réouverture des débits de boissons alcoolisées «fermés arbitrairement» par la wilaya. En fait, quelque 488 débits de boissons alcoolisées sont inscrits au registre du commerce et plus de 200 ont été fermés sur décision de la wilaya, depuis octobre 2011, pour «défaut d'autorisation d'exploitation», a affirmé un des contestataires à TSA. Par ailleurs, le phénomène de l'immolation capte toujours l'attention des jeunes. Dimanche dernier, un jeune de 27 ans a tenté de s'immoler dans le village Aït Hellal, à Béni Douala, à quelques kilomètres de de Tizi Ouzou. Ce dernier a succombé à ses blessures. A Annaba également, des mouvements de contestation ont été signalés ces derniers temps. Il faut reconnaître qu'après une accalmie précaire, les contestations reviennent de plus belle. La rue est devenue le seul recours pour les citoyens afin de faire entendre leurs voix. Malgré les dispositions et les mesures prises par le gouvernement, la tension au sein du front social s'accentue. Avec l'approche des élections législatives, les mouvements de protestation vont certainement se multiplier. Pour les citoyens, c'est le moment ou jamais de sauter sur l'occasion pour faire pression sur les élus locaux.