Une faillite de la Grèce pourrait coûter plus de 1.000 milliards d'euros à l'économie mondiale, selon des estimations de l'Institut international de la finance (IIF), publiées vendredi par la presse grecque. Selon l'hebdomadaire Athens News, l'IIF, qui a négocié avec le gouvernement grec au nom des créanciers privés un accord de restructuration et de réduction de la dette grecque, a jugé, dans un rapport remis en février aux dirigeants européens, que la Banque centrale européenne (BCE) sera particulièrement touchée, de par son exposition à la dette grecque et les actions qu'elle devrait prendre pour éviter une contagion de la crise aux autres maillons faibles européens. Ainsi, un défaut de paiement de la Grèce menacerait directement de déstabiliser le Portugal, l'Irlande, l'Italie et l'Espagne, victimes suivantes les plus probables, prévient l'IIF. L'organisation bancaire internationale évalue les recapitalisations bancaires nécessaires à environ 160 milliards. Elle estime aussi, selon Athens News, que l'économie européenne paierait une faillite grecque par un ralentissement, réduisant les revenus fiscaux. Ce rapport a été remis, d'après l'hebdomadaire, le 18 février aux dirigeants européens, avant qu'ils ne décident, jeudi soir, de finalement lancer le 9 mars un plan de renflouement et de désendettement du pays élaboré en octobre, si entre-temps les créanciers privés d'Athènes acceptent d'effacer un peu plus de 100 milliards de créances. «Au vu de ces traumas financiers, il est difficile de concevoir que la Grèce pourrait rester un membre fonctionnel de la zone euro en cas de défaut désordonné », note le rapport cité par le journal. L'IFF juge également que les retombées sociales et politiques d'un défaut compromettraient l'effort de réforme mené par la Grèce à la demande de ses créanciers. L'IFF qui est basé à Washington, regroupe plus de 400 institutions financières d'environ 70 pays, dont quatre grecques. Les banques les plus exposées à la dette de la Grèce ou ses dérivés figurent parmi ses membres.