Trois syndicats ont saisi le Bureau international du travail (BIT) pour demander le respect des libertés syndicales. Six syndicats ont décidé depuis mercredi dernier, l'organisation d'un rassemblement, la matinée d'aujourd'hui, samedi 3 février 2012, au siège du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale à Alger. Pour revendiquer «les récépissés d'enregistrement» de leur organisations syndicales respectives. Ce sont les fondateurs en premier lieu qui vont sortir dans la rue, pour donner l'exemple sur leur engagement. A leur tête, la Coordination des lycéens d'Algérie, présidée par l'indomptable syndicaliste Achour Idir. Cette entité (CLA), qui brave l'interdit depuis sa création, a été rejointe par de nouvelles organisations qui attendent à leur tour leur récépissé d'enregistrement. Une de ces organisations nouvelles sera le syndicat national autonome des travailleurs de nettoyage et l'assainissement (Snatna), qui rassemble trois importantes entreprises, à savoir Netcom, Asrout et Urbal qui enregistrent en tout, environ 2200 travailleurs à l'échelle nationale. On note également le syndicat national de la formation professionnelle (Snfp), les corps communs de l'éducation nationale et le syndicat de l'enseignement supérieur solidaire (Sess), qui se démarque de l'actuel syndicat de l'enseignement supérieur, ainsi que le syndicat des travailleurs de l'entreprise Tonic qui ont tous accordé leurs violons, pour le lancement de cette nouvelle organisation syndicale qui peut influer sur les décisions relatives à leurs préoccupations. L'ensemble de ces syndicats ayant déposé leurs dossiers pour l'obtention des récépissés d'enregistrement, qui s'inscrivent dans le cadre des libertés syndicales, ont exprimé leurs regrets quant à l'administration qui bafoue les lois. «Nous avons eu des entretiens avec les responsables concernés au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, ces responsables nous ont sous estimés, comme des analphabètes, alors que nous sommes des enseignants bien conscients de nos missions, et autres droits et devoirs», a souligné un des membres syndicaux du CLA. Par ailleurs, il y'a lieu de noter qu'une plainte a été déposée au Bureau international du travail (BIT), le 12 février 2012, par trois syndicats, à savoir le CLA, le Syndicat de la formation et des corps communs de l'éducation, a-t-on révélé. Le premier rassemblement des syndicats concernés pour revendiquer le récépissé de l'enregistrement a été organisé le 20 décembre 2011. «Nous avons fait un rassemblement pacifique pourtant, mais nous avons été surpris par la présence d'une armada de policiers qui nous ont conduits aux commissariats de police pendant toute une journée avant d'être relâchés», a rappelé Idir Achour. Pour rappel, le CLA a déposé son dossier pour l'obtention du récépissé d'enregistrement depuis le 15 juin 2011. Le syndicat de nettoyage et de l'assainissement (Snatna) quant à lui, a déposé son dossier le 5 octobre 2011 en vain. Le mot d'ordre de ce rassemblement a été axé sur l'obtention du «récépissé d'enregistrement». Ce sont les membres fondateurs de chacun de ces syndicats qui vont manifester de manière pacifique, avant d'appeler tous leurs adhérents à élargir le mouvement de protestation légitime. Le premier semestre de l'année en cours, s'annonce aussi chaud que celui de l'année 2011.