Le président du Mouvement pour la société et la paix ne s'est pas embarrassé pour critiquer la concorde civile de Bouteflika. «Lorsqu'on parle du terrorisme on avance toujours le chiffre des 120.000 morts, assassinés par des barbares, des personnes illettrées, des bêtes immondes qui veulent faire un Etat, mais de quel Etat parlez-vous? Et de quel droit des responsables bien placés protégés dans des bunkers au Club-des-Pins, à l'étranger et d'autres lieux de luxe veulent protéger le pays et parlent de réconciliation politique et morale? Venez, messieurs, passer une seule nuit à Boumedfaâ, à Oued Djer, juste une fois, et vous allez voir que vous n'êtes que des trouillards», a lancé comme défi Aboudjerra Soltani aux défenseurs de la concorde civile lors d'un meeting animé hier à la salle de cinéma Doui de Aïn Defla en présence des membres du bureau national du MSP, du bureau de wilaya et des élus de la région. Pour Soltani la violence n'a pas le droit de cité dans la société algérienne : «Nous sommes contre la violence sous toutes ses formes. Notre Mouvement est une école de patriotisme comme stipulé lors du 3e congrès.» Faisant les yeux doux à l'assistance, le remplaçant de feu Mahfoud Nahanh n'a pas cessé durant toute son intervention de rappeler que «notre mouvement est démocratique et se doit être plus que jamais à l'écoute de la société, à l'avant-garde du combat en faveur de la jeunesse, de la femme et des intellectuels qui cherchent à fuir le pays». Au sujet des dernières attaques dont fut victime le parti majoritaire, le conférencier s'est dit outré par cette cabale menée contre le doyen des partis: «Le FLN incarne l'histoire nationale, et ses responsables doivent rester vigilants pour déjouer les complots.» Abordant l'actualité nationale Aboudjerra Soltani a reconnu que «l'Algérie est le seul pays où l'enseignement est gratuit» avant de déverser son ire contre les responsables de la crise du logement qui sévit au niveau national. «Le parc immobilier est de 5.200.000 habitations et pourtant le problème perdure toujours», a-t-il souligné. «On remercie l'Etat pour ces aides sociales. Malheureusement, les décideurs ne veulent pas lâcher le pouvoir et ont accaparé les sources de revenus et les miettes c'est pour le peuple..»