«Le bilan de l'Assemblée durant cette législature me semble, et en toute objectivité, riche et convaincant» Le président de l'APN a évoqué un bilan positif du présent exercice de l'Assemblée, alors que tout le monde le considère peu reluisant. Le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, en est convaincu. Il est d'ailleurs parmi les rares à l'être: le bilan de la sixième législature est positif. C'est dans son discours d'hier, à l'occasion de l'ouverture de la session de printemps du Parlement qu'il a réitéré cette positon qui tranche avec celle des députés eux-mêmes. M.Ziari a jugé utile de saluer «le grand travail législatif» accompli par les députés. «Le bilan de l'Assemblée durant cette législature me semble, et en toute objectivité, riche et convaincant», a-t-il indiqué. Mais voilà que M.Ziari est contredit par la réalité du terrain: tout le monde pointe du doigt un bilan mitigé, une APN médiocre, discréditée, non représentative et illégitime. Même le chef de l'Etat l'a discréditée en refusant de lui confier la révision de la Constitution. C'est que le président de l'APN verse même dans la contrevérité en maquillant certaines évidences. «Tout le monde est d'accord sur le fait que vous avez pu dépasser vos différends politiques lors de l'accomplissement de votre travail dans les commissions et les séances», a-t-il indiqué en s'adressant aux locataires de la chambre basse du Parlement. Or, tout le monde sait que c'est durant ce mandat que les partis, toutes tendances confondues, ont laissé apparaître au grand jour leurs différends. C'est durant ce mandat que les partis de l'Alliance présidentielle ont signé le divorce. C'est durant cette législature que le RCD a quitté l'Assemblée plus d'une année avant la fin du mandat. Et comme, dans la République des chiffres et des quantités, ce ne sont que les données chiffrées qui comptent, le président de l'APN en a donné à en gaver l'assistance. Sinon, son bilan n'aurait aucun sens. Selon lui, l'APN a adopté, durant cette législature 72 lois contenant 4 200 articles, toutes descendues du gouvernement. Les députés ont tenu 303 séances plénières et le bureau de l'Assemblée s'est réuni 109 fois. M.Ziari a rappelé que l'APN a débattu de la politique générale du gouvernement, installé une commission parlementaire, posé 883 questions écrites et 713 questions orales au gouvernement. Ce dernier n'a répondu qu'à 800 questions écrites et 586 questions orales. Sur le plan politique, l'orateur a estimé que le bilan de cette législature est parmi les résultats concrets «dont l'Assemblée peut être fière». M.Ziari a noté que la 6e législature est celle des réformes profondes «initiées par le chef de l'Etat». Le président de l'APN a remonté l'échelle jusqu'à la révision constitutionnelle du 12 novembre 2008 qui a permis à M.Bouteflika de briguer un autre mandat à la magistrature suprême. Il a estimé que les dernières lois votées par le Parlement auront à ouvrir une voie à une nouvelle phase institutionnelle. Abdelaziz Ziari n'a pas manqué l'occasion de toucher un mot sur le cinquantenaire de l'Indépendance. Pour lui, le 5 juillet prochain sera une opportunité pour évaluer objectivement les aspects positifs et négatifs de ces 50 ans d'indépendance. Actualité oblige, le président de l'APN a achevé son allocution sur une note concernant les élections législatives du 10 mai prochain, appelant les Algériens à aller voter. Quelques instants plus tard, le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, a pris le relais, axant son discours d'ouverture de la session de printemps du Conseil de la Nation, sur les échéances du 10 mai. M.Bensalah, qui a jugé que ces échéances sont d'une importance capitale, a indiqué que les partis politiques doivent partager la responsabilité de sensibiliser les citoyens pour se rendre aux urnes le jour J. C'est que l'abstention qui plane sur les élections législatives, favorisée par les pratiques du pouvoir, fait craindre le pire à ce dernier. «Nous saisissons cette occasion pour appeler les citoyens à participer à ces échéances et à répondre avec force à ceux qui doutent des capacités du peuple algérien à tracer les contours de son avenir», a indiqué M.Bensalah. Qui doute donc des capacités du peuple algérien à tracer les contours de son avenir?