Une centaine de manifestants opposés aux militaires au pouvoir en Egypte se sont heurtés vendredi à des soldats positionnés aux environs de l'ambassade des Etats-Unis au Caire, ont rapporté les médias. Les manifestants, dont certains scandaient «A bas le pouvoir militaire », ont jeté des pierres sur les soldats, qui les ont renvoyées. Les militaires ont tenté de disperser la foule avant de reprendre leur position. Des civils se sont ensuite joints à eux pour lancer des pierres sur les manifestants. En début de soirée, les violences s'étaient calmées. Les manifestants étaient moins nombreux mais restaient sur place, tout comme les soldats. Plus tôt, deux groupes de civils s'étaient opposés à coups de pierres devant l'ambassade, selon la même source. Le premier groupe, qui comptait dans ses rangs le présentateur de télévision Tawfiq Okasha, un partisan des militaires, exigeait l'expulsion de l'ambassadrice des Etats-Unis après le départ d'Egypte de 13 accusés étrangers, dont plusieurs Américains, dans l'affaire des ONG accusées de financement illégal. Des violences les ont ensuite opposés à des manifestants hostiles au Conseil suprême des forces armées, à qui le président Hosni Moubarak a remis le pouvoir en démissionnant l'an dernier sous la pression de la rue. Dans la journée, environ 200 personnes ont manifesté sur l'emblématique place Tahrir, dans le centre du Caire, pour commémorer les violences qui y ont eu lieu l'an dernier. Le 9 mars 2011 au soir, l'armée avait dispersé par la force un rassemblement place Tahrir et arrêté un groupe de manifestantes. Après avoir été battues, elles avaient été soumises à des « tests de virginité », une pratique qualifiée de torture et de violence sexuelle par des organisations égyptiennes et internationales de défense des droits de l'Hommme, comme Amnesty International et Human Rights Watch. Pour Amnesty, le verdict attendu dimanche dans le procès du médecin militaire accusé d'avoir procédé à ces tests dira « si la justice militaire égyptienne est prête à offrir des réparations aux femmes victimes de violences de la part de l'armée ». La justice égyptienne a déjà ordonné à l'armée l'an dernier de ne plus procéder à ces tests. Amnesty a également appelé vendredi à l'ouverture d'enquêtes « impartiales et indépendantes » sur toutes les plaintes déposées par des femmes ayant fait l'objet de violences de la part de l'armée et des forces de l'ordre au cours de l'année passée.