L'Extrême-Orient recèle des potentialités et des avantages que l'Algérie gagnerait à découvrir et à exploiter. Au cours d'un toast prononcé hier-soir à l'occasion du dîner offert en son honneur par le chef de l'Etat indonésien, Mme Megawati Soekarnoputri, le président Bouteflika a indiqué qu'«à plus d'un titre, l'Indonésie est chère au coeur des Algériens». «Nous ne pouvons oublier que l'Algérie a trouvé en avril 1955 à Bandung un tremplin puissant pour projeter au niveau mondial la juste aspiration de notre peuple à l'indépendance.» Par ailleurs, après avoir rendu hommage à la mémoire du fondateur de l'Indonésie moderne, le président Ahmed Soekarno, il a rappelé que la visite effectuée en septembre 2002 en Algérie par le chef de l'Etat indonésien «a permis de jeter les bases d'une coopération plus dense et plus ambitieuse». Après avoir fait le constat du «décalage entre les potentialités considérables de nos deux pays et le niveau modeste de leurs relations économiques, commerciales et culturelles», Bouteflika a rappelé qu'il a été convenu de réactiver «la commission mixte algéro-indonésienne et de charger nos ministres des Affaires étrangères de la convoquer dans les meilleurs délais et d'en coprésider les travaux». «C'est avec satisfaction que j'ai pris connaissance des résultats importants auxquels est parvenue cette commission lors de sa session de juillet dernier». Il a ajouté à l'adresse de ses hôtes que l'Algérie «poursuit résolument son processus de restructuration et de réformes de l'économie, de la justice, de l'éducation et des structures et missions de l'Etat». Relevant par ailleurs l'importance de la concertation sur les problèmes régionaux et globaux dans «une situation internationale incertaine et lourde de périls», le chef de l'Etat souligne que le «terrorisme est devenu incontestablement l'ennemi commun à toute l'humanité, un ennemi qui ne peut être réduit que par une coopération sans faille à l'échelle régionale et mondiale». Le président Bouteflika a ensuite souligné qu'à la veille de la tenue du Xe sommet de l'OCI: «Nous devons plus que jamais mettre en garde contre les amalgames et les conceptions tendancieuses qui veulent établir un lien entre l'islam et le terrorisme ou entre l'islam et l'intolérance.» De même, a-t-il précisé, «nous devons poursuivre nos efforts pour convaincre la communauté internationale de s'unir autour d'une définition précise du terrorisme afin de dissocier le combat des peuples luttant pour leur droit à l'autodétermination ou contre l'occupation étrangère». Allusion on ne peut plus claire à la question du Sahara occidental au moment où le Front polisario tient son congrès en territoires libérés en présence d'éminentes personnalités étrangères, dont de nombreux Algériens. Relevant qu'il est «fondamental pour la nation musulmane de se préparer avec le plus grand soin à jouer un rôle moteur dans le dialogue encore hésitant entre les cultures et les civilisations», il a indiqué que pour que «ce dialogue soit authentique, soutenu et fructueux». «Il nous revient de nous doter d'une stratégie collective, adaptée et efficace d'explication du message de paix et de progrès véhiculé par l'islam et aussi de veiller en tout temps et en tout lieu à mettre notre religion à l'abri de toutes les formes de charlatanisme et de manipulation». Dans cette perspective, il a considéré que l'«intensification des relations culturelles et spirituelles entre l'Algérie et l'Indonésie est susceptible d'apporter une contribution significative à cette oeuvre qui nécessite notre mobilisation à tous». Enfin, le chef de l'Etat a indiqué que les «défis que nous impose un monde en pleine mutation appellent une continuité de notre concertation, de nos efforts communs pour une adaptation constante de notre démarche et de nos initiatives aux nécessités d'un monde en pleine évolution».