Les deux chefs d'Etat ont exprimé la volonté d'aller vers la refondation des relations entre les deux pays. Le président français Jacques Chirac a salué dimanche soir, lors d'un toast prononcé à l'occasion du dîner officiel offert en son honneur par le chef de l'Etat «le courage et la détermination» du Président Bouteflika, après avoir dit toute son «émotion après l'accueil chaleureux» que lui a réservé Alger. Abordant l'histoire liant les deux pays, le chef de l'Etat français a déclaré que cette histoire est «riche (...) gravée dans la mémoire de nos deux peuples» et fut «heurtée, parfois cruelle, tragique et douloureuse». «Plus de quarante années se sont écoulées, le temps est venu, avec l'amitié et la confiance retrouvées, de regarder l'avenir avec sérénité». Il a souligné que la France «veut accompagner les grands chantiers» lancés «pour moderniser l'Etat, pour définir un nouveau projet de société (...)». Au sujet du partenariat politique, le président Chirac a relevé que «la voix de l'Algérie est écoutée dans le monde à travers le Nepad» et à propos de l'Union du Maghreb arabe, il a indiqué qu'il accueillait «avec espoir la perspective d'un sommet de cette enceinte de coopération». Concernant l'Irak, la France, a-t-il dit, comme l'Algérie, a choisi «la voie du désarmement dans la paix». Pour le Proche-Orient, il a mis en exergue le fait que «l'Algérie et la France partagent la même vision de la paix, fondée sur le respect du droit international». S'agissant de la coopération économique, il a réaffirmé la volonté de la France de «contribuer à vos grands projets d'infrastructures et de développement, mais aussi participer aux privatisations que vous déciderez». A la question de la circulation despersonnes, il a annoncé l'ouverture en 2004 du nouveau consulat général d'Oran. De son côté, le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a prononcé un discours à la même occasion, dans lequel il a salué le peuple français. Indiquant que «le sang algérien est mêlé au sang français dans la défense des grands idéaux de liberté», Bouteflika a rappelé à son hôte son geste de solidarité avec les habitants de Bab El-Oued lorsqu'il leur a rendu visite après les terribles inondations du 10 novembre. Le Président de la République a relevé l'évolution positive que les échanges commerciaux entre les deux pays et a salué les efforts «consentis dans le domaine de l'éligibilité de l'Algérie au fonds de solidarité prioritaire et dans celui de la conversion de la dette en investissements». Au sujet des conflits régionaux de l'heure notamment la crise irakienne, Bouteflika a réitéré l'attachement de l'Algérie à la légalité internationale et au dialogue pour le règlement des conflits. Revenant sur les attentats du 11 septembre en Amérique, le Président de la République a rappelé que la lutte contre le terrorisme «est devenue une affaire mondiale prise en charge par les institutions internationales». Cependant, «nous n'accepterons pas que soit qualifiée de terrorisme une lutte de libération ou de revendication de droits légitimes», a-t-il insisté. Enfin à propos de l'Année de l'Algérie en France, le Président a souligné qu'elle «illustre, de manière parfaite cette interpénétration entre les deux peuples qui s'enrichissent de leurs différences parce que la connaissance qu'ils ont l'un de l'autre est profonde et bien motivée».