Les corrompus cherchent une immunité à travers leur élection au Parlement, estime le porte-parole du FFS. De quoi sera composée la prochaine APN issue des élections législatives du 10 mai prochain? L'affairisme aura-t-il un bon quota des sièges de l'Assemblée? La question se pose avec acuité vu la course effrénée à laquelle s'adonnent les opportunistes, les affairistes et autres analphabètes. Ces derniers infestent les listes électorales au point que les militants de longue date des partis démissionnent collectivement pour dénoncer ce fait. Le pouvoir de l'argent menace ces élections et des partis ont déjà tiré la sonnette d'alarme. Les premières positions des listes électorales s'achètent à coups de centaines de millions de centimes. Un véritable investissement qui sacrifie la fonction parlementaire sur l'autel des privilèges moraux et matériaux qu'offre le siège de l'APN. A Relizane, à titre d'exemple, un affairiste connu de tous, qui se présente à la tête d'un parti récemment agréé, a ouvert des bureaux dans presque toutes les communes de cette wilaya pour acheter les voix des potentiels électeurs. Mais comment les partis vont-ils faire pour barrer la route à ces «candidats d'affaires» et les empêcher de siéger à l'APN, sachant que certains partis encouragent ces pratiques? Au Front des forces socialistes (FFS), on ne s'encombre pas, outre mesure, de cette question puisque les critères de choix des candidats sont définis. «A l'occasion des législatives, le FFS présentera des hommes et des femmes intègres et n'acceptera en aucun cas que des corrompus soient sur ses listes», a déclaré Chafaâ Bouaïche, chargé à la communication du parti. M.Bouaïche explique que «les corrompus cherchent une immunité à travers leur élection au Parlement et cherchent également à tisser un réseau dans la société et au niveau des institutions pour s'enrichir davantage». Ce qui est dangereux car, selon cet objectif recherché, la corruption ne fera que s'élargir dans les institutions et la société. «Les corrompus et les affairistes connaissent l'adresse des partis à qui s'adresser, ils savent qu'ils ne sont pas les bienvenus chez nous», a-t-il martelé, soutenant qu'à travers sa participation, le FFS vise à remobiliser la population, en présentant des hommes et des femmes intègres et engagés, pour remettre du mouvement dans le statu quo. Notre interlocuteur a, toutefois, précisé que «nous faisons la différence entre les affairistes véreux et les chefs d'entreprise qui créent de l'emploi et des richesses pour le pays». Pour étayer ses propos, le porte-parole du plus vieux parti d'opposition, a rappelé les cinq critères sur lesquels se basera la commission nationale de choix des candidatures lorsqu'elle procédera à leur l'examen. Tout candidat doit faire preuve d'engagement en signant la charte de l'élu. La compétence, l'intégrité et la moralité, la popularité et le respect de la discipline du parti sont les autres critères qui définissent les candidats du parti. Pour barrer la route à ce genre de candidats qui polluent la scène politique, d'autres partis ont d'autres stratégies. Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) peut se prévaloir d'une démarche, le moins que l'on puisse dire, «responsable». Le parti de Mohamed Saïd a réduit sa participation à environ 25 wilayas du pays pour ne pas permettre aux affairistes et aux opportunistes d'infester ses listes électorales. Malgré la pression qui s'exerce sur lui pour qu'il se présente sur l'ensemble des wilayas, le PLJ préfère limiter sa présence pour mieux s'assurer que ses listes électorales soient crédibles et représentatives. «Comme ça, on est sûrs d'avoir des éléments représentatifs, sérieux et engagés. Quand on veut construire un parti sérieux, il faut éviter de tomber dans le piège de l'argent sale», a déclaré, hier, Mohamed Saïd à L'Expression. Ainsi, alors que des partis veulent combattre la politique monnayable, d'autres ont recours à ces pratiques en recrutant parmi les affairistes et les opportunistes. Le président du PLJ a regretté que des partis soient à la recherche de candidats à travers des placards publicitaires. Nos tentatives de joindre le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès pour qu'il intervienne sur ce thème sont restées vaines.