Le Jihad islamique, principal protagoniste palestinien des récentes épreuves de force avec Israël à Gaza, veut poursuivre la lutte armée sans entrer en conflit avec le Hamas, maître du territoire et attaché à une trêve tacite avec l'Etat hébreu. Revendiquant «environ 8.000 hommes », les Brigades Al-Qods, branche armée du Jihad islamique en Palestine, représentent la deuxième force combattante de Gaza. Loin derrière le Hamas, dont Israël crédite la seule aile militaire de 20.000 membres. Le Jihad islamique estime devoir rendre coup pour coup à l'armée israélienne, alors que le Hamas adopte une ligne plus prudente, invoquant la nécessité de ne pas donner à Israël l'occasion de frapper plus durement. En janvier, les deux mouvements islamistes avaient annoncé l'ouverture d'un dialogue en vue de leur fusion. Tous deux attachés au credo de la résistance et de la «libération de la Palestine », ils sont en désaccord sur la participation aux élections ou l'acceptation d'un Etat palestinien aux frontières de 1967, c'est-à-dire à côté d'Israël, une option envisagée par le Hamas et catégoriquement exclue par le Jihad. En 2006, le Jihad islamique avait boycotté les élections législatives, remportées par le Hamas. Dans le cadre de la réconciliation nationale, il a néanmoins participé, avec le Hamas, à des réunions en vue de l'intégration des deux mouvements à l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) reconnue internationalement comme le seul représentant légitime du peuple palestinien, qui négocie avec Israël. Créé en 1980 et d'inspiration iranienne, le Jihad islamique est la première organisation islamiste palestinienne à s'être engagée dans la lutte armée. Sa direction est basée à Damas, où se trouve son chef, Ramadan Abdallah Challah, originaire de la bande de Gaza. Il reconnaît recevoir un soutien financier de l'Iran destiné «aux familles des martyrs et des blessés », mais pas à caractère militaire. Le Jihad islamique se distingue du Hamas, qui s'appuie sur un vaste réseau d'aide sociale et d'œuvres de bienfaisance, par une organisation plus compartimentée, de caractère militaire et clandestin. Le 26 octobre 1995, son précédent chef, Fathi Chakaki, avait été assassiné à Malte par des agents israéliens présumés. Ses combattants dans le camp de réfugiés de Jénine (nord de la Cisjordanie) avaient animé une farouche résistance à l'armée israélienne en avril 2002. Le Jihad a revendiqué plusieurs attaques anti-israéliennes majeures. Parmi elles, un attentat suicide dans un restaurant de Haïfa en 2003 (21 morts), une double attaque suicide au nord de Tel-Aviv en 1995 (21 morts, dont 20 soldats), un attentat près d'une colonie juive de la bande de Gaza en 1995 (huit morts dont une Américaine), et un attentat en 1996 à Tel-Aviv (12 morts).