La grandeur du mouvement de redressement est inversement proportionnelle à celle du projet que véhicule le FLN. Au lendemain du verdict favorable au FLN, rendu par le Conseil d'Etat, Ali Benflis dope le moral des troupes. Dans une longue lettre, le secrétaire général du FLN a appelé, hier, les élus de son parti sur le territoire national à se préparer pour affronter la bataille à venir. «Après la tenue et le succès du congrès extraordinaire, une nouvelle étape s'ouvre devant nous, je vous engage donc à investir davantage le terrain de l'action militante (...) votre contribution à cet effort de mobilisation et à cette action de sensibilisation sera déterminante.» Dans sa missive, le candidat officiel du FLN à la présidentielle de 2004 a salué l'attitude des élus restés fidèles à la ligne du parti tracée par le 8e congrès. «Votre attitude inspire d'autant plus de considération et de respect que je n'ignore rien des pressions et des formes de chantage les plus viles auxquelles vous êtes soumis, comme je sais combien sont nombreux les écueils qui entravent le bon accomplissement de votre mission au service de nos concitoyens», a-t-il écrit dans sa lettre avant de s'attaquer à une partie du département de Zerhouni, le ministre de l'Intérieur, en écrivant notamment: «Face à une administration dont certains responsables se sont honteusement départis de leur obligation de réserve et de leur devoir de neutralité, vous incarnez aux yeux des citoyens les valeurs de courage et de résistance.» Le secrétaire général du FLN n'a pas épargné, dans son document, les élus qui ont rejoint le mouvement de redressement et note à ce sujet: «Il est regrettable qu'une infime minorité ait succombé aux réflexes faciles de l'opportunisme ou a péché par faiblesse, se montrant ainsi en deçà de la confiance du parti et des électeurs.» Selon Benflis, il appartient à l'histoire de juger de leur acte. «Pour ma part, écrit-il dans la même lettre, je me contenterai de leur rappeler qu'il n'y a point de victoire dans le reniement des principes et dans la négation des convictions.» Parlant à ses élus du mouvement de redressement, Benflis dira que sa grandeur est inversement proportionnelle à celle du projet que véhicule son parti «Comparé à l'ambition et à la grandeur de notre projet, bien insignifiantes et bien dérisoires apparaissent les gesticulations du mouvement, qui revêtent pour la circonstance les habits d'un pseudo-redressement qui ne trompe ni le peuple algérien encore moins les militants qui, eux, savent que le temps de la fourberie et de l'usurpation politiques est bel et bien révolu.» Il faut noter que cette lettre est la seconde que le secrétaire général du FLN adresse à ses structures. En effet, quelques heures après le verdict rendu par le Conseil d'Etat, samedi, en faveur du FLN, Benflis a écrit une lettre à tous les responsables des mouhafadhates et aux présidents des comités de wilayas. «Cet arrêt du Conseil d'Etat, qui confirme notre confiance en la justice de notre pays, constitue également une protection pour la liberté de l'activité des partis politiques garantie par la Constitution et la loi», a-t-il écrit dans cette autre lettre. Par ailleurs, le siège du parti a abrité, hier, la deuxième réunion du mouvement associatif afin de structurer le comité de soutien pour la candidature de Benflis à la future présidentielle.