Une réunion du bureau national, sous la présidence de Belkhadem, a eu lieu hier soir autour de ce seul ordre du jour. Abdelhamid Si Afif, chargé de la préparation du congrès, joint hier par téléphone, quelques heures avant l'ouverture de la réunion du bureau national, sous la présidence de Abdelaziz Belkhadem, nous a indiqué que «le mouvement de redressement amorce la dernière ligne droite en matière de préparation du congrès visant à rassembler les rangs». Loin de se confiner dans un discours aussi apaisant que celui du coordonnateur national, Si Afif se base sur la décision de justice rendue par la chambre administrative près la cour d'Alger pour indiquer que «Benflis ne parle plus qu'en son propre nom, en tant que militant du FLN, sans que cela n'engage en rien ni le bureau politique, ni le comité central, dont les activités sont officiellement gelées». Nous apprenons toutefois que «Benflis et son collectif d'avocats ont interjeté appel hier devant le Conseil d'Etat». Il y a fort à parier, indiquent des observateurs, que ce conseil, qui ne saurait démentir ses propres verdicts, que «soit prononcée une fois de plus l'incompétence de la chambre administrative, ce qui rendrait caduc le verdict prononcé mardi dernier contre Benflis et les instances issues du 8e congrès du FLN». Le même scénario avait eu lieu par rapport au congrès extraordinaire, empêché par le juge des référés, avant d'être autorisé par le Conseil d'Etat. Si Afif, devant une pareille éventualité, maintient «le respect du mouvement de redressement de toute décision qui émanerait de la justice, qu'elle soit ou non favorable à la coordination». Cela n'empêche pas le mouvement, comme nous le rappelle Si Afif, de maintenir «la tenue du congrès de redressement quelle que soit la situation». Sur le plan pratique, la dernière ligne droite devait être officiellement amorcée à la suite de la réunion d'hier et de la rencontre qui avait réuni la veille, Belkhadem avec les élus locaux à Naâma. Ainsi, le congrès national de redressement doit-il avoir lieu dans un délai de trois semaines, c'est-à-dire d'ici à la fin du mois courant. Dans tous les cas de figure, les assises ne peuvent en aucune manière être reportées au-delà du mois de février prochain. En effet, s'il n'échappe à personne que la crise qui secoue le FLN est directement liée à la présidentielle d'avril 2004, il n'est, non plus, un secret pour personne que le mouvement de redressement vise pour principal objectif le «soutien du FLN à un second mandat du président Bouteflika». L'élection des délégués doit même commencer dès cette semaine alors que les congrès régionaux, quatre au total, doivent avoir lieu dès la semaine prochaine. Durant ces assises locales, apprend-on, les projets de statuts et de règlement général doivent être finalisés. Le mouvement, à la suite des sénatoriales, a prouvé qu'il contrôlait environ la moitié des troupes que compte le FLN. Il a, de la sorte, montré que les multiples déclarations qui étaient faites en ce sens par le passé ne faisaient pas uniquement partie de la guerre psychologique, comme se plaisaient à le démontrer de nombreux observateurs. Il semble, comme nous l'indique Si Afif, que de nouvelles recrues soient venues rejoindre les rangs du mouvement de redressement depuis le choc provoqué par le verdict de la chambre administrative près la cour d'Alger. Sur un tout autre registre, et même si le retour définitif de Abdelkader Hadjar, déchargé de ses fonctions d'ambassadeur à Téhéran, est perçu avec soulagement, il n'en fait pas moins grincer pas mal de dents en ce sens où une guerre de leadership sans merci est déclarée depuis que Belkhadem a fait savoir qu'il ne briguerait pas le poste de secrétaire général du FLN et qu'il cèderait volontiers la place à quelqu'un d'autre.