On l�avait d�j� dit, la Commission nationale de surveillance des �lections l�gislatives du 10 mai prochain est vraiment � la crois�e des chemins et risque tout bonnement de servir d��alibi� � une consultation dont les acteurs sont � leur �crasante majorit� convaincus qu�elle ne sera ni libre ni transparente. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Et ce n�est, certainement pas la conf�rence de presse d�hier mercredi, anim�e par son premier responsable qui convaincra du contraire. Mohamed Seddiki, le repr�sentant du parti Ahd 54, n�a fait, le long de cette rencontre, que r�pliquer vaguement aux interrogations des journalistes, usant, � chaque fois, de l�expression �chaque chose en son temps�, comme si, justement, l�entit� qu�il dirige a suffisamment de temps pour voir ses propositions prises en compte par le minist�re de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales. Ce qui est loin, vraiment loin, d��tre le cas avec le dos tourn� par le d�partement d�Ould-Kablia aux pr�alables de la commission, entre autres l�option du bulletin unique, la question relative � l�inscription massive et hors d�lais d��l�ments de l�ANP. Alors que nous ne sommes qu�� une dizaine de jours de l�entame de la campagne �lectorale pour ces l�gislatives, Seddiki dira attendre encore cinq jours pour interpeller le pr�sident de la R�publique qui aura, selon lui, �� prendre toutes ses responsabilit�s devant le peuple�. Le pr�sident de la CNSEL dira ne pas comprendre la d�marche du minist�re de l�Int�rieur qui �rejette tout ce qui �mane comme proposition de notre part, se voilant de la force de la loi� qui lui conf�re, reconna�tra-t-il, l�aspect technique de l�op�ration �lectorale dont la nature du bulletin. �Nous sommes pour la confrontation des id�es et que la plus argument�e soit adopt�e�, affirmera-t-il, non sans se retenir de �rire� des arguments avanc�s par l�administration pour refuser l�option du bulletin unique dont, notamment, le fait que �notre pays ne dispose pas de machines pour ce faire�. M. Seddiki se montrera prudent, quant � l�attitude de la commission face � un �ventuel silence ou une r�ponse n�gative du premier magistrat du pays. �La commission sera-telle dissoute ?�, �Les partis se retireront- ils de la course �lectorale ?�. �On n�en est pas encore l� et laissons le temps au temps�, ne cessera- t-il de r�pondre, � chaque fois, � cette interrogation r�currente. Une r�serve et une prudence qui trouvent leur origine dans l�union de fa�ade de la structure quand bien m�me M. Seddiki r�p�tera � souhait que �toutes les d�cisions de la commission ont �t�, � chaque fois, prises � la majorit� des repr�sentants des partis au nombre de 44�. �M�me les partis de l�Alliance pr�sidentielle souscrivent � la d�marche de la commission qui se veut une force de propositions�, ajoutera-t-il. Une simple union de fa�ade Car ces derniers n�ont pas h�sit� � faire part de ces divergences profondes et on parle m�me d�une p�tition d�une vingtaine de partis visant � destituer l�actuel bureau de la commission. Ce que, bien entendu, d�mentira fermement le conf�rencier. Mais le communiqu� rendu public dimanche dernier par le biais duquel une vingtaine de partis interpellait les autorit�s publiques � r�pondre favorablement aux dol�ances de la CNSEL en est r�v�lateur. Pour preuve, des partis, loin de s�y souscrire, accusent carr�ment des �officines occultes� d��tre derri�re cette initiative qui, comme le diront les repr�sentants de l�ANR et du FFS qui n�ont pas paraph� ce communiqu�, sent la surench�re, accusant les islamistes et le PT de Louisa Hanoune de s�y livrer. �Ce n�est que dans les pays sous-d�velopp�s que le bulletin unique est adopt�, s�emportera, en apart�, Rachid Chenane de l�ANR, pour qui �ce n�est pas parce que l�option a �t� adopt�e en Tunisie que l�on doit, nous aussi, l�adopter�. Un bulletin unique dont M. Seddiki louera, par ailleurs et longuement, les m�rites dont celui de constituer un rempart contre toute vell�it� de fraude. En Tunisie, se r�f�rera-t-il � une confidence d�un membre d�une ONG de ce pays, �la marge d�erreur de ce proc�d� est vraiment d�risoire puisque elle est de l�ordre minime de 02%�. Les menaces du FFS Pour sa part, le repr�sentant du parti d�A�t-Ahmed � cette commission, Ikhlef Boua�che, ira plus loin en parlant d��un communiqu� clandestin fait d�une mani�re clandestine�. Notre interlocuteur n�h�sitera pas, en marge de cette conf�rence de presse, � qualifier la CNSEL de commission �alibi� qui fait, dira-t-il, �dans la surench�re �. �Nous nous retrouvons pi�g�s entre deux parties. D�une part, le pouvoir n�affiche aucune volont� politique d�aller vers des �lections libres et d�autre part le pouvoir fait dans la surench�re politique�, affirmera M. Boua�che. Pour lui, les revendications de la CNSEL soumises au minist�re de l�Int�rieur, notamment celles relatives au bulletin unique et celles qui concernent l�inscription massive des militaires hors des d�lais, �sont des d�tails techniques � travers lesquels on ne garantit pas des �lections neutres�. Avant d�avouer ne pas ignorer que �ces �lections seront �maill�es de fraude� du fait, appuiera- t-il, que �le pouvoir n�a aucune volont� politique d�organiser des �lections neutres et transparentes�. Mais alors, pourquoi la participation du FFS qui est au courant de toutes ces anomalies ? Ces aveux ne confortent-ils pas ceux qui disent que le parti a n�goci� son quota ? �Le FFS se d�marque des deux camps et il n�est pas exclu que le parti r��dite le sc�nario de 1999 et se retire de la course �, l�chera Boua�che qui reprendra l�argument tant galvaud� de la direction du parti quant � sa participation qui a d�boussol� bien de militants et de citoyens en forte sympathie pour le parti : �Notre participation est tactique �, dira-t-il, sans donner de d�tails. Mais pour un repr�sentant d�un autre parti dans la CNSEL, visiblement irrit� par les propos de Boua�che, les menaces du FFS ressemblent � celles du camp islamiste. �Tous redoublent de surench�re, � croire que les quotas n�goci�s sont remis en cause�, ironisera-t-il.