Francis Dubois a été «très tendre» avec les autorités algériennes. Le coordonnateur du bureau du Pnud à Alger, M.Francis Dubois, qui était l'invité hier du Forum d'El Moudjahid, a brossé un tableau positif des efforts de développement déployés par l'Algérie. Il rompt ainsi avec le discours plutôt critique de son prédécesseur M.Paolo Lumbo, dont le départ n'a pas manqué de susciter des interrogations. Appelé justement à commenter les informations faisant état d'un éventuel désaccord entre l'ancien coordonnateur et les autorités algériennes, le conférencier s'est montré évasif, usant d'un ton très diplomatique. «J'ai été appelé àremplacer M.Paolo Lumbo,qui exerce sa nouvelle mission aux Etats-Unis, lesdétails du départ me dépassent»,souligne-t-il. Il y a lieu de noter que M.Francis Dubois a été «très tendre» avec le gouvernement, en signalant que l'Algérie a réalisé «des avancées» dans plusieurs domaines, tels que la scolarisation des enfants, la santé (baisse du taux de mortalité infantile et juvénile), mais aussi dans la promotion des petites et moyennesentreprises, ainsi que dansl'agriculture. Des projets ont été entamés dans le cadre du partenariat entre l'Algérie et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). A ce propos, le conférencier cite l'établissement d'un réseau national d'information commerciale, le renforcement des capacités nationales par l'utilisation des possibilités techniques des pays en voie de développement. Le projet en question comprend l'examen des politiques de l'environnement institutionnel et administratif des investissements directs étrangers (IDE). Le représentant du Pnud en Algérie a également évoqué le programme d'appui à la modernisation de la justice, la mise en oeuvre de la stratégie de lutte contre la pauvreté et l'exclusion. Un programme qui fait suite à «la première conférence de lutte contre la pauvreté et l'exclusion», tenue à Alger en novembre 2000. Apparemment, le nouveau coordonnateur est très satisfait de son travail en Algérie, dans le cadre de ses missions qu'il effectue «sans contrainte», assure-t-il. Au plan international, le conférencier montre quelques scepticismes quant aux objectifs assignés à la déclaration millénaire adoptée par 189 pays réunis sous les auspices des Nations unies à l'occasion du Sommet du millénaire en septembre 2000. Il était question dans ce sommet, rappelons-le, de réduire de moitié l'extrême pauvreté et d'améliorer le taux de scolarisation à l'horizon 2015. Cela en plus de l'arrêt de la propagation du sida. M.Dubois précise qu'en pratique, les retards s'accumulent déjà. «Si une grande partie des pays du globe est sur la bonne voie pour atteindre certains des objectifs, un examen plus détaillé montre par contre que la tâche est très loin d'être achevé.» Au cours de la dernière décennie, 50 pays (en Afrique, Europe centrale et orientale) ont enregistré une aggravation de la pauvreté. Dans nombre d'autres pays, l'espérance de vie s'amenuise sous l'effet du sida. Certains, dont les résultats sont les plus alarmants, et qui sont souvent déchirés par les conflits, voient leur taux de scolarisation se réduire et l'accès aux soins de base chuter. «Presque partout, enfin, l'environnement se dégrade», conclu-t-il