Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et un groupe dissident, le Mujao, détiennent actuellement 20 otages au Sahel: treize Européens enlevés dans trois pays de la région et sept diplomates algériens kidnappés dans le nord du Mali tombé aux mains de rebelles touareg et de groupes islamistes. Le 16 sept 2010, 7 personnes --cinq Français, un Togolais et un Malgache-- collaborateurs du groupe nucléaire public français Areva et de son sous-traitant Satom, sont enlevées à Arlit, un site d'extraction d'uranium dans le nord du Niger. Aqmi revendique le rapt le 21 septembre. La Française, malade, et les otages malgache et togolais sont relâchés le 24 février 2011. Le 7 octobre 2011, un membre de l'équipe chargée de négocier assure que les quatre otages «se portent bien » mais que «leur libération coince sur la question du retrait des troupes françaises d'Afghanistan ». Le 2 fév 2011: Une touriste italienne, qui voyageait avec un chauffeur et un guide, est enlevée dans le sud de l'Algérie. Le 18, elle indique dans un enregistrement audio être aux mains d'Aqmi. Des preuves de vie ont été par la suite diffusées sous forme de vidéo. Le 24 nov 2011, deux Français, qui se présentaient comme des géologues, sont enlevés à leur hôtel d'Hombori, entre Mopti et Gao, dans le nord du Mali. Le 9 décembre, Aqmi fait publier deux photos des deux otages, venant en appui d'un communiqué publié la veille revendiquant l'enlèvement. Le 25 nov 2011, 3 Européens, un Suédois, un Néerlandais et un Britannique ayant aussi la nationalité sud-africaine, sont enlevés et un quatrième --un Allemand-- est tué en tentant de résister à son enlèvement à Tombouctou dans le nord du Mali. Les 8-9 décembre, Aqmi revendique les enlèvements puis fait publier des photos des otages. Le 23 oct 2011, 3 coopérants, deux Espagnols et une Italienne, sont enlevés dans un camp de réfugiés sahraoui près de Tindouf (ouest de l'Algérie), fief du Front Polisario. L'enlèvement est revendiqué en décembre par le Mujao, qui diffuse une vidéo des otages. Dans une autre vidéo, des membres du Mujao exposent leur idéologie, se référant à Oussama Ben Laden, chef d'Al-Qaïda tué par l'armée américaine au Pakistan, et à des figures historiques de l'islam en Afrique de l'Ouest. Le 5 avr 2012, le consul d'Algérie et six membres de sa mission sont enlevés à Gao, ville du nord-est du Mali prise récemment, comme l'ensemble de la région, par la rébellion touareg et des groupes islamistes. Le 8 avril, le Mujao revendique le rapt. Par ailleurs, un ingénieur allemand a été enlevé le 26 janvier 2012 dans la périphérie de Kano (nord du Nigeria). Le 21 mars, Aqmi a annoncé dans un communiqué et une vidéo détenir l'ingénieur qu'elle veut échanger contre une « musulmane » emprisonnée en Allemagne.