Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a fait un constat alarmant de la situation politique, sociale et économique du pays. Dans un communiqué rendu public, hier, ce parti déplore le fait que cinquante ans après son indépendance, l'Algérie se débat dans une crise morale, politique, sociale et culturelle sans fin. Pour le RCD, le déni de démocratie est le seul programme du système, préoccupé par son maintien depuis 1962. «Une génération de responsables a confisqué le pouvoir réduisant d'autres générations de cadres à la marginalisation, à la soumission clientéliste dans leur pays ou à l'exil où ils contribuent au développement et au bonheur d'autres Nations», déplore le parti de Mohcine Belabbas. Le RCD a dénoncé également la situation de la femme algérienne, niée et humiliée par un code de la famille indigne. La jeunesse n'échappe pas au constat «Exclue économiquement, déclassée socialement et manquant tragiquement de perspectives, la jeunesse est réduite à choisir entre l'immolation, la harga ou l'émeute», déplore encore le RCD, qualifiant la situation de «désastre national». Pour ce parti qui rappelle les achats de signatures, les dossier incomplet et la vente aux enchères des places sur les listes, la course à la députation pour les élections législatives du 10 mai prochain est motivée par «la cupidité et la recherche de l'impunité» des candidats. Pendant ce temps, souligne le communiqué, les manifestations sont interdites en violation de la Constitution, les médias du secteur public sont toujours la propriété du pouvoir, l'opposition est pourchassée, la presse privée est harcelée, les associations sont muselées, les syndicats autonomes sont ignorés, la justice est domestiquée, l'ouverture de l'audiovisuel annoncée remise en cause. Aussi, le RCD note que le pouvoir d'achat ne cesse de se dégrader, l'inflation galopante affame de plus en plus de familles, les hôpitaux démunis sont devenus des mouroirs. Pour conjurer ce mauvais sort, le RCD appelle les Algériens à un «boycott» massif des élections législatives du 10 mai prochain.