Plus de 80 personnes supposées impliquées dans le scandale BCIA-BEA ont commencé à défiler hier devant le tribunal d'Es-Sedika à Oran pour répondre de plusieurs délits notamment l'infraction au code du commerce, à celui des crédits et de la monnaie, faux et usage de faux, transfert illégal de fonds vers l'étranger, faux en écriture et escroquerie. L'affaire qui défraye la chronique depuis le mois de juillet dernier met en évidence l'implication de plusieurs personnes qualifiées, à Oran, d'intouchables car jouissant de solides soutiens dans certains cercles du pouvoir. 30 individus, dont des importateurs connus à Oran, ont été, lundi, détenus en garde à vue dans les locaux de la Sûreté de wilaya d'Oran avant d'être déférés devant la justice. Parmi ces personnes, le cousin du ministre de l'Intérieur, ancien cadre à la BEA, ainsi qu'un autre qui ne se cache pas pour dire qu'il a un lien de parenté avec le chef de l'Etat. La Sotrapla et les établissements Nebia et Fouatih sont cités nommément dans les rapports des commissions d'enquête qui se sont succédé à Oran depuis le déclenchement de l'affaire qui risque de revêtir les formes d'un séisme dont la secousse pourrait ébranler certains cercles du pouvoir. On parle pour le moment d'un préjudice évalué à près de 9 milliards de dinars, mais ce chiffre, selon certaines sources, pourrait être revu à la hausse tant des zones d'ombre subsistent dans le dossier. Des individus auraient utilisé les comptes bancaires de certains clients de la BCIA pour obtenir, à leur insu, des crédits qu'ils n'ont jamais remboursés. Pour d'autres sources au fait du dossier, les filiales de la BCIA, la boîte d'assurance Star Hana et la compagnie aérienne Rym Airlines, sont elles aussi, au centre du scandale.