près de 18.000 visas sont délivrés annuellement aux Algériens. Ce constat émane du chef de la diplomatie britannique à Alger, Son Excellence l'ambassadeur Graham Hand. En dépit de ce constat négatif à l'actif de la mission diplomatique algérienne à l'étranger, les entreprises britanniques veulent s'impliquer davantage dans le marché algérien pour rattraper le retard accusé dans le domaine à cause de leur absence durant la décennie écoulée et jouer, à l'avenir, un rôle important dans l'économie du pays. Pour y parvenir, les Britanniques se disent prêts à bousculer les préjugés et à ne négliger aucun domaine de coopération. D'ores et déjà Son Excellence l'ambassadeur d'Angleterre à Alger, Sir Graham Hand, a tenu à mettre les choses au point en soulignant que son pays «n'entend imposer aucune restriction aux échanges économiques entre l'Algérie et la Grande-Bretagne». Invité à expliquer ce désir des opérateurs britanniques de leur retour sur le marché algérien, en dépit d'une forte concurrence française, le représentant britannique a déclaré: «Contrairement aux années précédentes marquées par l'insécurité, il n'y a plus d'empêchements majeurs, aujourd'hui, au retour des investisseurs britanniques d'autant plus que la situation sécuritaire s'est sensiblement améliorée». De ce fait, rien n'empêche les hommes d'affaires britanniques à investir de nouveau en Algérie. En effet, en dépit de certaines réticences, la coopération algéro-britannique ne cesse de prendre de l'ampleur ces dernières années. Cette coopération s'est traduite par un investissement de plus en plus grandissant. Outre l'exploitation du pétrole confiée à la British Petroleum dont l'investissement avoisine les 5 milliards de dollars, on enregistre l'implantation de plusieurs unités de production sur le territoire national en attendant de mieux voir. C'est ainsi que le géant agrochimique, Unilever, a installé son usine de produit de base pour détergents à Oran après avoir concrétisé un accord avec une société privée pour un investissement dépassant les 20 millions d'euros. Ce partenariat va permettre la création de 400 à 600 emplois directs et 250 emplois indirects dans le secteur de la distribution. Avec un chiffre d'affaires annuel de plus de 50 milliards d'euros et 300.000 salariés à travers plus de 100 pays, Unilever détient toute une gamme de produits dans trois secteurs: cosmétiques, détergents et produits alimentaires. Tandis que Glaxo-Smith-Kline, spécialisé dans la fabrication d'antibiotiques, a élu domicile à Boumerdès en février 2002. Ce dernier, dont le siège social se trouve à Hydra, compte dans un avenir proche ouvrir une nouvelle usine à Boudouaou d'une capacité de production de 1,5 million de boîtes par an de produits «pénicilliniques» et qui devra être opérationnelle en mai 2004. Le coût de l'investissement est estimé à 21 millions d'euros et la firme emploie pour le moment 110 employés. Malheureusement, «l'investissement utile reste minime en raison de l'absence de conditions favorables», déplore le diplomate anglais qui n'a pas hésité à pointer du doigt les entraves bureaucratiques et le système bancaire algérien qui demeurent «des facteurs négatifs à tout investissement» ajoute M.Graham Hand. Néanmoins, le marché algérien ne pourra attirer plus de compagnies britanniques que «lorsque le marché algérien sera davantage libéralisé, les réformes menées à terme et les problèmes de bureaucratie réglés», a-t-il ajouté, d'autant que l'Algérie s'apprête à adhérer à l'OMC. Une adhésion à laquelle les missions diplomatiques algériennes ne semblent pas trop donner d'importance en dépit d'une gesticulation tous azimuts du président de la République. En effet, «la mission diplomatique algérienne accréditée à Londres n'a rien fait pour soigner l'image de l'Algérie et par ricochet inciter les opérateurs anglais à venir investir en Algérie», selon le diplomate anglais qui affirme que «la diplomatie algérienne n' est pas offensive puisqu' aucune initiative n'a été prise pour relooker l'image de l'Algérie aux yeux des Anglais, aucun forum ni manifestation n'ont été organisés pour expliquer les avantages qu'offre le marché algérien». Abordant la coopération militaire, Graham Hand a admis que «la Grande-Bretagne a compris, certes, tardivement le phénomène du terrorisme» avant d'affirmer «mais depuis la coopération entre les deux Etats s'est intensifiée. Pour preuve les Britanniques ont mis à la disposition des Algériens du matériel sophistiqué dans le cadre de la lutte antiterroriste». Abordant le volet cher aux Algériens, Son Excellence affirme «depuis la réouverture de l'ambassade d'Alger en 2001, nous avons accordé 18.000 visas par an». D'ailleurs pour resserrer davantage les liens, il annonce la réouverture prochaine du centre culturel anglais fermé depuis le début des années 1990.