Le pouvoir libyen négocie avec les autorités de la ville de Zenten, qui détiennent Seif al-Islam, fils du défunt dirigeant Mouammar Kadhafi, en vue de son transfert à Tripoli, a-t-on appris mardi d'une source engagée dans les négociations. Le Conseil national de transition (CNT), qui refuse un procès de Seif al-Islam devant la Cour pénale internationale (CPI), tente de convaincre Zenten de lui remettre Seif al-Islam, visé par un mandat d'arrêt de la CPI, notamment pour crimes contre l'humanité. « Le chef du conseil local de Zenten et des représentants de la ville ont fait part mardi au (...) Conseil national de transition, de la +volonté des habitants de Zenten de juger Seif à Zenten+ », a indiqué un membre du CNT sous couvert de l'anonymat. Selon cette source, ils estiment que le gouvernement «est incapable d'assurer la sécurité d'un procès de Seif al-Islam », évoquant la possibilité d'une évasion, en allusion aux cas d'autres dirigeants de l'ancien régime qui avaient réussi à fuir le pays. Ce membre du CNT faisait partie d'une délégation du CNT qui s'est rendue lundi à Zenten (180 km au sud-ouest de Tripoli), où elle a rencontré des responsables de la ville et des ex-rebelles qui détiennent Seif al-Islam. Une deuxième réunion a eu lieu mardi à Tripoli avec le chef du CNT, selon la même source. Au cours de cette réunion, le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, a souligné la «nécessité de remettre Seif al-Islam à Tripoli » en vue «d'alléger la pression » exercée par la CPI sur les autorités libyennes, a-t-on ajouté de même source. Le CNT a jugé «difficile » la tenue à Zenten d'un procès «sous le contrôle des thowars », les «révolutionnaires » ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi. Les représentants de Zenten ont alors « demandé une période de réflexion (...) avant de donner une réponse », a-t-on ajouté de même source. Le représentant de la Libye à la CPI Ahmed Jehani avait annoncé le 7 avril que Seif al-Islam allait être transféré à Tripoli « avant la fin de la semaine » dernière.