L'ONU a critiqué mardi le Maroc pour avoir mis des entraves à sa Mission au Sahara occidental (MINURSO), au cours d'une séance du Conseil de sécurité consacrée à ce dossier. S'adressant au Conseil, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déploré que «l'évolution des contraintes au fil des années empêche de plus en plus la MINURSO de s'acquitter de son mandat de manière crédible ». Le rapport de M. Ban au Conseil souligne notamment, sans autre précision, «qu'il semble que la confidentialité des communications entre le quartier général de la MINURSO et New York ait été compromise au moins une fois ». Ce QG est un ancien hôtel de Laayoune, dans une zone sous contrôle marocain. M. Ban regrette que «la présence de la police marocaine à l'extérieur du complexe dissuade les visiteurs de se présenter à la MINURSO de leur propre chef ». Il critique aussi «l'obligation de faire porter aux véhicules de la MINURSO des plaques d'immatriculation diplomatiques marocaines (au lieu d'une immatriculation ONU) et le déploiement de drapeaux marocains autour du quartier général de la MINURSO (qui) créent une apparence qui soulève des doutes quant à la neutralité de l'ONU ». Selon M. Ban, «la MINURSO n'est pas en mesure d'exercer pleinement ses fonctions de surveillance, d'observation et de liaison liées au maintien de la paix ou d'endiguer, de sa propre autorité, l'érosion de ses capacités de mettre en oeuvre son mandat ». Le secrétaire général recommande que le nombre d'observateurs militaires soit augmenté de 15 personnes, en plus des 228 existants, « pour renforcer les capacités de surveillance ». M. Ban a demandé au Conseil «de l'aider à réaffirmer le rôle qu'il a confié » à la mission. Le Conseil doit voter d'ici la fin du mois une résolution pour prolonger d'un an le mandat de la mission.